En voilà une idée qu’elle est originale, du jamais vu dans le paysage cinématographique ! Imaginez donc ma brave dame l’histoire de deux types qui, par un effet du hasard, une maladresse dans l’escalier pour tous vous dire ! La chute ne sera pas mortelle, mais temporelle. A la loterie de l’existence vous gagnez le droit à l’année du bac de rejouer votre vie. Éric, le cavaleur de service, un rôle que n’a jamais endossé Dubosc non c’est que du neuf je vous dis !
Le cavaleur se trouve dans une mauvaise passe, pas doué pour les affaires il met la clef sous la porte et espère bien s’échapper en catimini. Patrice commence à trouver le temps redondant, comme le tictac du métronome, gynécologue réputé, vit pépère avec sa jolie femme souvent partie sur les terres de l’humanitaire. Là encore, que de l’innovation, jamais joué par Kad Mérad… Nos deux vieux amis d’enfance se retrouvent à la maison familiale de Patrice où la soirée finit en noyant son spleen dans pas mal de boutanches à consommer, d’habitude avec modération…
C’est là que survient l’éclair de génie, ils se cassent la figure dans l’escalier et bingo ! Ils se réveillent nus comme le Terminator, avec la gueule de bois en prime et des robots vicelards aux fesses en moins. Comme dans Camille redouble de Noémie Lvovsky, Farrugia choisit de garder ses deux compères en adultes pour les spectateurs, mais le monde extérieur les voit à leurs âges respectifs. Le film, comme un collier de perles discount, se contente ensuite d’enfiler des poncifs, les problèmes familiaux, la petite amie que votre copain souhaite vous piquer, le neuneu de la bande, la chaudasse, l’entrée en boite de nuit. C’est parti pour un retour dans le temps, d’un cinéma qui n’a plus rien à nous dire et qui peine à nous surprendre. A croire qu’il suffit de tabler sur le nom des deux comédiens qui possèdent du talent, je n’en doute pas, mais ici on cachetonne. C’est un retour dans le temps pour deux comédiens qui valent bien mieux.
C’est la marche en arrière quand on peinait à trouver des rôles et que l’on acceptait n’importe quoi pour survivre. Dominique Farrugia avait bien ouvert le bal avec Delphine 1, Yvan 0 mais depuis, l’effet de surprise s’estompe et ne nous laisse que des illusions perdues. Cela augure mal de la comédie française. Quand elle ne singe pas la comédie américaine, elle se transforme en comédie franchouillarde dans le mauvais sens du terme. De temps en temps, des petites perles plus lumineuses se glissent et nous rappellent notre âge d’or du rire. Le plus affligeant c’est que le public aujourd’hui s’en contente, la critique devient faiblarde et annone des Peggy Sue s’est mariée, Camille redouble, Le voyage dans le temps. Même Mon curé chez les nudistes, sommet du nanar, semble bien meilleur.
Il avait au moins le bon goût de nous divertir, ne se prenant pas au sérieux. Il devenait l’assurance de régaler la compagnie et d’animer vos soirées en vous faisant passer pour un type qui, dans l’art du navet, possédait un minimum de savoir-vivre. Aujourd’hui toutes ces comédies surfant souvent sur une promo où l’on passe dans toutes les émissions du même niveau, ne possèdent même pas le bon goût de se transformer en nanar. Elles vous infligent en plus des références à Peggy Sue, Camille redouble pour celle-ci, s’il vous plait n’ayez pas au moins l’outrecuidance de vous comparer à des petits bijoux du genre. Cela évitera le critique au bord de la crise nerfs, comme dans un bon Almodovar. Soyons clair, la mise en scène est banale à pleurer comme dans une chanson de Piaf, ni mauvaise, ni bonne, juste ordinaire. Vous me trouvez sans doute excessif, je ne doute pas que son passage un samedi ou un dimanche à 20H30 donne un certain succès. Tout fout le camp ma brave dame…
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Bis
Réalisation : Dominique Farrugia
Scénario : Dominique Farrugia, Nans Delgado et Frédéric Hazan
Montage : Frédérique Olszak
Production : Étienne Méry
Sociétés de production : EuropaCorp et Few, avec la participation de TF1 Films Production
Distribution : EuropaCorp Distribution
Pays d'origine : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie, fantastique
Durée : 100 minutes
Distribution
Franck Dubosc : Éric
Kad Merad : Patrice
Alexandra Lamy : Caroline
Gérard Darmon : le père d'Eric
Julien Boisselier : le père de Patrice
Ariane Brodier : Sabrina
Éléonore Bernheim : la mère de Patrice
Fabian Wolfrom : Éric, à 17 ans
Antonin Chalon : Patrice, à 17 ans
Eden Ducourant : Caroline ado
Alix Bénézech : Sandrine
Élodie Hesme : Anne
Lou Gala : Stéphanie
Anthony Sonigo
Axel Boute
Jeanne Arènes