La ville ploie sous la pluie qui tombe sans cesse comme pour la nettoyer de son âme sombre. Elle respire le chaos et le mal virulent des âmes noires. Dans l’ombre, un chevalier tente encore de racheter son cœur perdu. Un nouvel ennemi sort des ténèbres pour purifier la fange de Gotham. Le Riddler laisse une longue trace de cadavres avec une énigme à résoudre pour Batman à chaque fois. Il commence par le maire de la ville et continue sa liste de ripoux de crime en crime. Le commissaire Gordon et le chevalier de la nuit tentent de suivre la piste, de devancer le meurtre de la prochaine victime, sans succès. Elle les mène à un vieil orphelinat anciennement dirigé par Thomas et Martha, les parents de Bruce Wayne. Cette vague de profiteurs engloberait les parents du jeune milliardaire. Quel est le lien avec leur mort dans une ruelle sombre ? Peu à peu les pièces de l’échiquier s’assemblent, dévoilant une drôle de figure. Elle pourrait impliquer bien plus de monde, à commencer par les familles fondatrices les Wayne, Arkham, les Cobblepot, les Elliot, et les Gates. Batman et Gordon peuvent compter sur une alliée en quête de vengeance, Cat Woman. Nulle rédemption n’est promise à cette cité corrompue qui atteint son paroxysme avec la dernière énigme, la plus noire d’entre toutes. Les pièces sont en place pour l’échec et mat final, dans un chaos apocalyptique noyé sous les flots de la renaissance.
Neuvième film de la franchise c’est sans aucun doute l’un des plus sombres et le plus nihiliste. Tim Burton avait su en son temps donner ses lettres de noblesse à un personnage de l’ombre. Joël Schumacher l’avait saupoudrée d’un peu de fluo et Nolan d’un peu de noirceur pour relancer le genre. C’est un surprenant Batman qui attend le public, plus dans la veine de Seven de David Fincher. C’est donc sous une pluie presque continuelle, dans une ville de l’ombre parsemée de halos de lumière, que notre héros erre en quête de l’énigmatique Riddler. Chaque meurtre est une marche de plus vers le plus corrompu d’entre tous. Pour le Riddler, il n’existe aucune rédemption pour cette ville vendue au diable. Il faut balayer le passé pour reconstruire l’avenir. Pour le chevalier noir, il est encore temps de panser les plaies, de chercher au loin l’aube qui pointe. C’est un fantôme, un mort vivant qui avance sous cette pluie pour libérer les âmes emprisonnées dans la fange. Il est aidé par le commissaire Gordon qui n’a jamais basculé dans le camp du mal.
Vengeance est aussi l’autre nom que pourrait porter Batman. Comme Cat Woman, il est hanté par celle-ci. Son combat ne pourra s’affranchir de l’ombre du mal qu’une fois celle-ci accomplie. Ce dernier volet surprendra le fan de base. Pas de combats virevoltants, pas de courses poursuites, pas de Joker fou grimaçant, tout est intériorisé. C’est au plus profond de l’âme qu’il plonge pour en sonder sa part de ténèbres. Robert Pattinson campe un Batman sombre, assez juste, dans un film manichéen. Nous avons plus de mal avec la version Bruce Wayne assez fade et effacée. Le personnage de Cat Woman semble plus un ajout qu’une vraie part narrative. Il faut accepter la lenteur du récit, le jeu de piste façon partie d’échecs. Ce qui intéresse Matt Reeves, c’est plus ce qui se passe dans le cœur des personnages que leurs actions. Il semble d’ailleurs n’avoir aucune influence sur la partie qui se joue.
C’est bien le cheminement qui les conduit de l’intérieur à l’extérieur qui fait l’intérêt du film. Comment ils doivent composer avec les événements et la noirceur de la ville pour demeurer fidèles à leurs convictions de chevalier blanc ? Matt Reeves se fait connaître avec Cloverfield, Laisse-moi entrer un remake de Morse et surtout sa vision de La planète des singes. La mise en scène est assez brillante et même plus d’une fois inspirée par les comics et les ambiances nocturnes. C’est un Batman qui mérite que l’on s’y attarde en plein dans une vague de comics remettant en cause le personnage et sa notion du bien et du mal, plus noir, plus nihiliste. Il est sûr que la jeune génération, plus habituée à la forme qu’au contenu, sera fortement perturbée. Pour notre part, sans être enthousiasmé, malgré quelques facilités, la notion de morale et d’une société nihiliste n’est pas pour nous déplaire.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Vengeance In The Making
Vengeance Meets Justice
The Batman: Genesis
Becoming Catwoman
Looking for Vengeance
Anatomy of The Car Chase
Anatomy of The Wingsuit
A Transformation: The Penguin
The Batmobile
Unpacking The Icons
Deleted Scenes with Director’s Commentary
Titre original et français : The Batman
Titre québécois : Le Batman
Phrase d'accroche (en version originale) : "Unmask the truth"
Réalisation : Matt Reeves
Scénario : Matt Reeves et Peter Craig, d'après les personnages créés par Bill Finger et Bob Kane
Costumes : David Crossman, Glyn Dillion et Jacqueline Durran
Photographie : Greig Fraser
Musique : Michael Giacchino
Production : Matt Reeves et Dylan Clark
Production exécutive : Michael E. Uslan, Walter Hamada, Simon Emanuel, Chantal Nong Vo
Production associée : Toby Hefferman
Sociétés de production : DC Films et 6th & Idaho Productions
Société de distribution : Warner Bros. Pictures
Budget : 185–200 millions de dollars
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genres : super-héros, action
Durée : 176 minutes
Dates de sortie : 2 mars 2022
Distribution
Robert Pattinson (VF : Thomas Roditi ; VQ : Nicholas Savard-L'Herbier) : Bruce Wayne / Batman
Oscar Novak : Bruce Wayne, jeune
Zoë Kravitz (VF : Lutèce Ragueneau ; VQ : Marie-Évelyne Lessard) : Selina Kyle / Catwoman
Paul Dano (VF : Donald Reignoux ; VQ : Christian Perrault) : Edward Nashton / le Riddler5
Joseph Walker : Edward Nashton, jeune
Colin Farrell (VF : Boris Rehlinger ; VQ : Martin Watier) : Oswald Cobblepot / le Pingouin
Jeffrey Wright (VF : Jean-Louis Faure ; VQ : Manuel Tadros) : le lieutenant James « Jim » Gordon
Andy Serkis (VF : Jérémie Covillault ; VQ : Patrick Chouinard) : Alfred Pennyworth
John Turturro (VF : Vincent Violette ; VQ : Sylvain Hétu) : Carmine Falcone
Peter Sarsgaard (VF : Guillaume Lebon ; VQ : Antoine Durand) : le procureur Gil Colson
Jayme Lawson (en) (VF : Aurélie Konaté ; VQ : Florence Blain Mbaye) : Bella Reál
Alex Ferns : le commissaire Pete Savage
Barry Keoghan (VF : Julien Crampon) : le Joker (caméo, crédité en tant que « Unseen Arkham Prisoner »)6
Charles et Max Carver : les jumeaux vigiles
Rupert Penry-Jones (VF : Damien Ferrette) : le maire Don Mitchell Jr.
Con O'Neill (VF : Emmanuel Karsen) : le chef Mackenzie Bock
Peter McDonald (VQ : Frédéric Paquet) : Kenzie
Joseph Balderrama (VF : Fabrice de La Villehervé) : l'inspecteur en chef du GCPD
Gil Perez-Abraham (VF : Romain Altché) : l'officier Martinez
Luke Roberts : Thomas Wayne
Stella Stocker : Martha Wayne
Hana Hrzic : Annika Kosolov, la petite-amie de Selina Kyle
Archie Barnes : le fils du maire
Jay Lycurgo : un sbire
Version française
Studio de doublage : Dubbing Brothers
Direction artistique : Michel Derain
Adaptation : Pierre Arson
Version québécoise
Studio de doublage : Difuze
Direction artistique : Christine Séguin
Adaptation : Nadine Taillon