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affiche Bagdad Café

Bagdad Café

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Un film de Percy Adlon,
Avec Marianne Sägebrecht, CCH Pounder, Jack Palance,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h48
Allemagne

En Bref

 En plein Texas, un couple sillonne les routes poussiéreuses, à la recherche d’un lieu où s’arrêter. Manifestement il y a de l’eau dans le gaz. L’homme petit, irritable, semble perdre ses nerfs pendant que sa femme, imposante et tirée à quatre épingles, lui résiste. Il ne faut pas longtemps pour que, excédée, Jasmin descende du véhicule, en plein désert, pour aller trouver refuge toute seule en tirant sa grosse valise à roulettes sur la piste.


Parmi les cadeaux de l’année, voici la reprise de Bagdad Café. Trente ans et pas une ride, si ce n’est qu’au générique, on voit qu’il a été conçu en partie en Allemagne de l’Ouest… La scène d’ouverture évoque immédiatement le cinéma burlesque. Ils sont incongrus les personnages, lui avec ses allures de VRP et affichant un air de monsieur je-sais-tout, elle en tailleur de lainage avec cet impayable chapeau tyrolien, sous 40 degrés environ. Les objets de la voiture aussi ont un air décalé. Rien ne colle. Elle le quitte et nous voilà happés jusqu’à l’arrivée de Jasmin au Bagdad Café. L’histoire ne fait que commencer quand soudain, le feulement si sexy de Jevetta Steele entame sa complainte, tel un coyote hurlant dans l’étendue brûlante qui sert de décor : « I am calling you ». Quiconque a entendu une fois la chanson du film ne l’oubliera plus jamais.

Donc motel improbable, pour ne pas dire pourri, avec une patronne acariâtre, énervée, en lutte, qui se démène pour faire tourner son boui-boui, affligée d’un mari indolent, voire fainéant, et de trop rares clients de passage. Oui mais voilà, l’arrivée de Jasmin semble causer plus de dérangement que de satisfaction. Quoi ? Une chambre ? Pour combien de temps ?

Bagdad Café est une ode à l’amitié vraie, à l’abolition des différences, à la fantaisie comme remède aux vacheries de la vie sans oublier l’amour mais ça on s’en doutait un peu. Brenda, la patronne est aussi noire que Jasmin est caucasienne. L’une est brouillon, foutraque quand l’autre transpire la netteté germanique. Brenda engueule tout le monde parce qu’elle est en colère contre la vie. Dans un petit coin, Rudi Cox, un habitué qui vient chaque jour, s’intéresse à la nouvelle pensionnaire.

Sous des allures de comédie poétique, Percy Adlon compose une fable qui est par ailleurs très féministe. Après tout, ce sont bien les femmes qui font tourner le motel, et c’est la force de la solidarité, de l’amour et de la magie qui font de ce lieu un havre inattendu qui devient l’endroit incontournable du coin.

Bagdad Café, fait penser aux romans de John Fante, et côté cinéma, on pourrait le rapprocher du plus récent Lucky de John Carrol Lynch avec le regretté Harry Dean Stanton.

Si vous étiez trop jeune en 1988, vous avez la chance de pouvoir découvrir ce que vos ainés ne peuvent que revoir !

F Poul

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Français Dolby Digital
Sous-titres : Français
Edition : Studio Canal

Bonus :

            Commentaire audio de Percy Adlon et Marianne Sägebrecht (VOST)

            "Visite du Bagdad Café" : retour sur les lieux du tournage (24'20" - VOST)

            Le résumé du film par Percy Adlon (20'34" - VOST)

            Bande-annonce allemande de la restauration (1'56" - VOST)

    Titre original : Out of Rosenheim
    Titre français : Bagdad Café
    Réalisation : Percy Adlon
    Scénario : Percy Adlon, Eleonore Adlon
    Dialogues anglais : Christopher Doherty
    Décors : Bernt Amadeus Capra, Byrnadette Di Santo, Christian Bachet
    Costumes : Regine Bätz
    Peintures : Robert Campbell
    Photographie : Bernd Heinl (de)
    Son : Heiko Hinderks - stéréo - Dolby SR
    Musique : Bob Telson
    Producteurs : Percy Adlon, Felix Adlon, Dietrich von Watzdorf
    Sociétés de production : Pro-ject Filmproduktion im Filmverlag der Autoren (en) (Allemagne), Pelemele Film, Hessischer Rundfunk (Allemagne), et Bayerischer Rundfunk (Allemagne)
    Productrice exécutive : Eleonore Adlon
    Sociétés de distribution : MK2 ( France), Filmverlag der Autoren (en) (Drapeau de l'Allemagne Allemagne)
    Pays d'origine : Allemagne et  États-Unis
    Langues originales : allemand et anglais
    Format : couleur (Eastmancolor) — 35 mm — 1.85:1
    Genre : comédie dramatique
    Montage : Norbert Herzner (de)
    Durée : 95 minutes
    Visa d'exploitation no 67487 délivré le 14 avril 1988
    (fr) Classifications CNC : tous publics, Art et Essai
    Dates de sortie : Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest : 12 novembre 1987- France : 20 avril 1988 - États-Unis : 22 avril 1988

Distribution
    Marianne Sägebrecht (VF : Hélène Vallier) : Jasmine Münchgstettner, allemande
    CCH Pounder (VF : Maïk Darah) : Brenda
    Jack Palance (VF : Jean Lagache) : Rudi Cox, ancien peintre de décors de cinéma
    Christine Kaufmann : Debby, tatoueuse misanthrope
    Monica Calhoun : Phyllis, fille de Brenda
    Darron Flagg : Salomo, pianiste fils de Brenda
    George Aguilar : Cahuenga, serveur amérindien
    G. Smokey Campbell (VF : Med Hondo) : Sal
    Hans Stadlbauer (de) (VF : Edmond Bernard) : M. Muenchgstettner
    Alan S. Craig : Eric, le campeur lanceur de boomerang
    Apesanahkwat (VF : Georges Atlas) : le shérif Arnie
    Ronald Lee Jarvis : le routier Ron
    Mark Daneri : le routier Mark
    Ray Young : le routier Ray
    Gary Lee Davis : le routier Gary