Les pièces de la maison se vident, le temps de l’absence prend les couleurs de la douleur. Il ne reste que le départ pour revivre sous un autre horizon. C’est loin des lieux du néant que la vie reprendra son cours. Pour Bill, c’est un soir de trop où le fantôme de sa femme, morte il y a peu, rouvre les blessures de l’âme. Il décide de partir. Il entraine dans ce changement, son fils Wes pour le préserver du poids de l’absence, des sourires et des rires effaçant l’image d’une mère tant aimée. C’est grâce à son ami Paul qu’il trouve une place dans ce nouveau lycée. C’est l’occasion d’une renaissance, d’un nouveau départ, ailleurs. Quand le cœur va mal, il ne sert à rien de lui raconter des histoires. Wes tente de reconstruire sa vie, de tracer une nouvelle route où poser ses pas. Il croise une jeune fille au cœur blessé cachant un secret. Bill tente bien une nouvelle romance, mais l’âme décroche, s’accroche au fantôme de sa femme qui ne part pas. Le fils tente de survivre malgré tout, pendant que le père sombre dans le cœur des ténèbres. Il leur faudra bien comprendre que la vie continue et qu’il existe des horizons où brillent les arcs-en-ciel.
Kurt Voelker s’appuie sur la vie ordinaire, sans fioriture ni tralala pour construire une balade sombre au cœur de la douleur. Il est servi par l’interprétation sans faille de J.K. Simmons en père blessé par la mort de sa femme. Odeya Rush, jeune fille au lourd secret, et Josh Wiggins, troublé par un père en abîme, les jeunes gens tentent de se reconstruire dans cette nouvelle promesse de la rencontre. The Bachelors choisit la voix des gens ordinaires pour nous dévoiler une vie que chacun aura partagée ou croisée. Par ce choix sans esbroufe ni sensationnel, il nous touche au plus profond de l’âme. Il nous aide à comprendre, à passer le cap du manque qui s’installe quand nous quitte un être cher. La mise en scène nous entraine dans l’abîme qui envahit le cœur du père, peu à peu, de façon insidieuse. Wes s’accroche à ses nouveaux amis, une jeune fille blessée par sa famille, pour se reconstruire. Voilà deux façons d’échapper au vide laissé par l’absence de la mère. D’un côté, on cherche l’espérance et le renouveau des beaux jours. De l’autre, un gouffre s’ouvre et aspire peu à peu ce qu’il reste du désir de vivre.
Wes refuse de voir son père mourir et partir. L’enfant calme éclate et livre lui aussi le poids de cette absence qui le ronge. The Bachelors, dans sa mise en scène, prend la forme de la dépression, grignotant peu à peu l’espace d’espoir pour ne plus laisser que le vide. C’est par petites phases, petites phrases imperceptibles que peu à peu, le spectateur comprend ce qui arrive et qui engloutit le père. Dans une seconde lecture, il propose un autre regard sur la souffrance de ceux que l’on aime. La jeune fille est prise en otage dans un divorce où la haine s’installe. L’amour n’est plus celui des ciels d’azur mais celui des lendemains qui déchantent. Elle partage avec Wes la douleur causée par ceux que vous aimez, chacun la surmonte à sa manière. C’est dans ces petits riens que le film prend toute sa force, sur ces non-dits, ces gestes esquissés, ces moments partagés. Ils en disent plus qu’un long discours. Ils ressemblent aux nôtres et nous prouvent que le cinéma peut saisir la vérité de l’existence jusqu’au plus profond de l’âme. Il finit par la rédemption et la promesse des jours nouveaux.
Patrick Van Langhenhoven
Réalisation: Kurt Voelker
Scénariste: Kurt Voelker
Producteur: George Parra,Robert Ogden Barnum,Daniel Wagner,Joseph McKelheer,
Matthew Baer
Producteur délégué : Jennifer Kelly
Equipe technique
Directeur de la photographie : Antonio Riestra
Monteuse : Anita Brandt-Burgoyne
Costumière : Camille Benda
Concepteur de production: Richard Sherman
Distributeur France : e-cinema.com
Distributions
J.K. Simmons : Bill Ponder
Julie Delpy : Professeur de Français
Odeya Rush
Josh Wiggins : Wes Ponder
Kevin Dunn : Paul Abemac
Spencer List : Taber
Jae Head
Charlie Depew : Mason
Raffi Akka : Tyrel Jackson Williams
Davis Wilkes: Tom Amandes
Nancy Abernac :Jacqueline Mazarella
Jeanie Palet : Kimberly Crandall
Rios: Niko Guardado