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affiche Astérix Le domaine des dieux

Astérix Le domaine des dieux

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Un film de Astier Alexandre, Clichy Louis ,
Avec Lorant Deutsch, Alain Chabat, Elie Semoun,

Genre : Film d'animation
Durée : 1h22
France

En Bref

« Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum… ».

Quelques années plus tard, la situation ne change pas et César se demande bien comment venir à bout de ces irréductibles Gaulois. C’est alors qu’une idée de génie germe dans le cerveau du maitre du monde. Si c’est possible ! Terminée la conquête par le glaive, nous allons encercler les Gaulois par la magnificence de la civilisation romaine. Il suffit de construire des insulae, immeubles de l’époque pour cerner le petit village en envoyant de braves citoyens en Armorique. Bon, la région n’enthousiasme pas les prétendants à la colonisation passive. Une bonne pub, quelques tirages au sort et toute la modernité de l’époque pour faire tomber le fruit une fois mûr.

C’est Anglaigus avec l’aide du centurion du coin,  et quelques tractations avec les esclaves du cru qui, après moult misères, réalise l’œuvre. Les Gaulois voient débarquer une meute de matrones, leurs maris et leurs enfants venus chercher les joies de la campagne, loin de la folie des villes. Nos irréductibles trouvent dans cette population une manne économique et ne tardent pas à basculer à leur tour dans le giron de Rome. La tâche devient rude pour Astérix, Obélix et Panoramix. Comment ramener à la maison ces ouailles attirées par l’illusion de la civilisation romaine ? C’est là tout le secret du nouvel Astérix Le domaine des dieux.


En perte de vitesse dans sa version live, Astérix et Obélix reviennent en version 3D soignée et acceptable. Le relief n’est pas trop mauvais et le dessin renoue avec l’œuvre de ses créateurs, Uderzo et Goscinny. Derrière le scénario et à la coréalisation, nous retrouvons Alexandre Astier,  responsable de l’excellent pastiche Kaamelott. Pour l’accompagner, Louis Clichy, un habitué de l’animation au parcours solide. Le résultat n’est pas déplaisant, il s’inspire de l’album original sans jamais le trahir en puisant pour une grosse part dans le travail accompli par ses créateurs d’origine. On perd quelques moments trop typés pour l’époque, comme le personnage de Guy Lux.

Astérix le domaine des dieux est l’un des meilleurs albums de la série, dix-septième volume, les auteurs sont maitres de leur art et maitrisent leur univers tout en le renouvelant. Derrière l’aspect gros nez et rigolo des Astérix se cache un regard sur la société de l’époque. Les thématiques de l’album et du film restent toujours d’actualité, comme la collaboration, l’écologie, la condition des esclaves et des ouvriers, l’architecture des villes, l’appât du gain. *Albert Uderzo raconte : « Nous avions découvert dans des livres d’histoire que les insulae étaient déjà des habitations construites à la va-vite pour entasser les Romains les plus pauvres ensemble, et que ces bâtisses s’écroulaient régulièrement. Nous avons donc donné à César l’idée d’ôter l’invulnérabilité du village gaulois en faussant la nature qui l’entourait. Je dois avouer que j’ai rencontré pas mal d’architectes comme Anglaigus dans ma vie ! ».

C’est un des rares albums où la thématique de fond, la résistance à Rome, devient le sujet principal. Dans la majorité des cas, en schématisant, on résout une crise en faisant appel à un ami. Nous retrouvons l’opposition sauvagerie des Gaulois à la civilisation des Romains. La volonté d’expansion des cités modernes à l’époque des panneaux publicitaires invitait le citoyen à habiter Parly II. La place de la nature, le chêne des druides avec les glands magiques qui permettent de faire repousser un arbre en quelques secondes. Idéfix comme dans la BD, ne supporte pas de voir les arbres déracinés, une vraie conscience écologique. Pour la dernière fois, Roger Carel prête sa voix à Astérix en animation. Alexandre Astier fait appel à une partie de l’équipe de Kaamelott pour faire des voix.

Nous pouvions craindre une image froide avec le passage en 3D, que nenni ! Les réalisateurs respectent les couleurs et la chaleur de l’album. Cette dernière aventure animée, la huitième, reste sans doute la meilleure et en appelle d’autres comme des albums moins évidents pour un passage à l’écran. Le talent du duo concepteur reste d’avoir su apporter une empreinte personnelle, tout en se conformant au cœur de l’œuvre originale, à suivre. C’est un film à découvrir en famille, car les petits comme les grands trouveront matière, chacun à leur niveau, à trouver de quoi satisfaire leur plaisir.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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