C’est le problème qu’elle n’ose pas prononcer. C’est lui qui le lui souffle les mots qu’elle acquiesce. C’est le problème de l’amour. L’amour qui a duré depuis un certain temps, persiste-t-il encore ou est-ce une simple habitude ? Pour son cinquième film, la réalisatrice Sophie Fillières traite donc d’un sujet récurrent dans la vie de chacun. Cet instant de doute qui vous hante par moment, la routine qui ne demande qu’à être cassée, cette évolution des relations dans un couple au fil du temps. On retrouvait déjà ce thème du couple dans ses précédents films et notamment Aïe.
Et comme un symbole c’est un couple (ou duo au moins) que l’on a déjà vu à de multiples reprises ensemble qui incarne les protagonistes. Le toujours très juste Mathieu Amalric et la sensible Emmanuelle Devos, que l’on retrouvait notamment dans la filmographie d’Arnaud Desplechin, avec Comment je me suis disputé… (Ma vie sexuelle) ou encore Un conte de Noël.
« Dieu nous demande d’être parfaits ». C’est la première chose que l’on voit à l’écran, sur une photographie d’un mur tagué, lors d’une exposition. L’un comme l’autre semble penser que personne ne l’est et ne peut l’être et que cette phrase relève de l’absurde. Il faut savoir s’adapter aux défauts de son conjoint. Des défauts Pierre en a. Dès le début, on ressent envers ce personnage une certaine antipathie. Lorsqu’on veut que leur couple résiste à cette crise, il devient alors cruel et repoussant. Dès lors le choix d’Amalric et de sa certaine nonchalance, sa tension apparente (que l’on retrouvait par exemple dans Un conte de Noël) apparaît judicieux. Pomme sa femme, elle, tente tant bien que mal de sauver cette relation. Devos y interprète un registre qu’elle connaît et où elle brille, touchante et accablée. Il y a-t-il encore de l’amour entre eux ? Le doute est là. Les traces de leur complicité et leur amour partagé sont apparentes. Mais ils se disent « je t’aime » pour faire plaisir à l’autre, comme un jeu. C’est l’extinction du couple à petit feu où le moindre détail est source de conflits ou rattachement au bonheur. L’exemple de la serviette de plage propice à une remise en cause ou encore la comparaison de Pomme à un fruit par Pierre qui lui redonne le sourire. Simple crise de quarantaine peut-on penser. La monotonie s’est installée et il faut se battre. C’est ce que tente de faire Pomme en mettant maintenant du sucre dans son café le matin. Et puis soudain ils en ont assez de faire plaisir à l’autre, de faire semblant.
C’est le problème qu’elle n’ose pas prononcer. C’est lui qui le lui souffle les mots qu’elle acquiesce. C’est le problème de l’amour. L’amour qui a duré depuis un certain temps, persiste-t-il encore ou est-ce une simple habitude ? Pour son cinquième film, la réalisatrice Sophie Fillières traite donc d’un sujet récurrent dans la vie de chacun. Cet instant de doute qui vous hante par moment, la routine qui ne demande qu’à être cassée, cette évolution des relations dans un couple au fil du temps. On retrouvait déjà ce thème du couple dans ses précédents films et notamment Aïe.
Et comme un symbole c’est un couple (ou duo au moins) que l’on a déjà vu à de multiples reprises ensemble qui incarne les protagonistes. Le toujours très juste Mathieu Amalric et la sensible Emmanuelle Devos, que l’on retrouvait notamment dans la filmographie d’Arnaud Desplechin, avec Comment je me suis disputé… (Ma vie sexuelle) ou encore Un conte de Noël.
« Dieu nous demande d’être parfaits ». C’est la première chose que l’on voit à l’écran, sur une photographie d’un mur tagué, lors d’une exposition. L’un comme l’autre semble penser que personne ne l’est et ne peut l’être et que cette phrase relève de l’absurde. Il faut savoir s’adapter aux défauts de son conjoint. Des défauts Pierre en a. Dès le début, on ressent envers ce personnage une certaine antipathie. Lorsqu’on veut que leur couple résiste à cette crise, il devient alors cruel et repoussant. Dès lors le choix d’Amalric et de sa certaine nonchalance, sa tension apparente (que l’on retrouvait par exemple dans Un conte de Noël) apparaît judicieux. Pomme sa femme, elle, tente tant bien que mal de sauver cette relation. Devos y interprète un registre qu’elle connaît et où elle brille, touchante et accablée. Il y a-t-il encore de l’amour entre eux ? Le doute est là. Les traces de leur complicité et leur amour partagé sont apparentes. Mais ils se disent « je t’aime » pour faire plaisir à l’autre, comme un jeu. C’est l’extinction du couple à petit feu où le moindre détail est source de conflits ou rattachement au bonheur. L’exemple de la serviette de plage propice à une remise en cause ou encore la comparaison de Pomme à un fruit par Pierre qui lui redonne le sourire. Simple crise de quarantaine peut-on penser. La monotonie s’est installée et il faut se battre. C’est ce que tente de faire Pomme en mettant maintenant du sucre dans son café le matin. Et puis soudain ils en ont assez de faire plaisir à l’autre, de faire semblant.
Le film installe derrière ce sujet poignant un ton plutôt comique. En effet la dureté des propos entre le couple est contrebalancée par des piques acerbes à faire sourire. Mais aussi de situations loufoques, comme cette randonneuse qui leur demande s’ils « n’ont pas du PQ ? » ou encore Pierre qui remonte l’aiguille de l’horloge pour faire reculer le temps. Le spectateur est un peu baladé par moment, surtout dans la première partie. Mais on ne peut se plaindre de l’originalité d’une œuvre.
Face à cette situation intenable où personne ne veut, ou ne peut même, rien faire, une randonnée en forêt, leur seule passion commune, va tout faire basculer. Pierre, égal à lui-même contredit Pomme, la rejette quand elle le repousse. Elle « l’empêche » quand lui la « dénigre ». La décision forte est enfin prise par la femme blessée… Elle part seule en forêt avec le sac à dos et un pique-nique de luxe, encore moqué par Pierre.
Là se passe quelque chose de très juste. La scène est belle, lorsque Pierre sur de lui et pensant qu’elle allait revenir se doit de l’attendre puis de partir, inquiet. Il devient sympathique l’espace d’un instant. On en vient à se demander par la suite s’il n’est pas qu’un simple taiseux. C’est un basculement, propre au couple. Alors qu’il semblait que Pierre de par son caractère ait le dessus face à une forme de résignation de Pomme, son départ provoque une toute autre chose. Cette fine description des rapports étroits du couple est la force véritable du film, où sa justesse éclate. Elle se complait dans la forêt, où sa solitude est la même que dans leur couple sans les joutes verbales et autres, alors que lui malgré sa passivité, semble souffrir de son absence.
La longueur des scènes dans la forêt qui s’ensuivent, après ces affrontements verbaux, et une certaine redondance font baisser l’intensité. Même si cela illustre au final leur réaction opposée et un semblant d’amélioration. C’est dommage car cette œuvre atypique expose bien son problème, fort de dialogues riches et malgré un enchainement parfois un peu décousu. Sophie Fillières issue de la première génération de la FEMIS section réalisation, dépeint une analyse plutôt réussie sous une forme de fable et mélangeant les genres à merveille.
Clément SIMON
· Réalisation: sophie fillières
· Scénario:
Sophie Fillières
· Directeur de la photographie:
Emmanuelle Collinot
· Décorateur: Manu de Chauvigny
· Costumes: Carole Gérard
· Ingénieur du son:
Henri Maïkoff
· Montage:
Valérie Loiseleux
· Musique:
Christophe
· Producteur:
Martine Marignac et Maurice Tinchant
· Production:
Pierre Grise Productions
· Interprétation:
Emmanuelle Devos (Pomme), Mathieu Amalric (Pierre), Anne Brochet (Sonia), Joséphine de la Baume (Mellie), Nelson Delapalme (Romain), Julia Roy (Simone), Laurent Poitrenaux (Marouani), David Clark (John)...
· Distribution: Les Films du Losange