Antoinette dans les Cévennes
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En Bref
La maitresse est amoureuse et se prépare à des vacances idylliques avec le papa d’une de ses élèves. C’est un homme marié, mais la maitresse est amoureuse, que voulez-vous ! La belle frétille, s’empourpre sous le violon des émotions. Il l’emporte dans un autre monde, rose comme le cœur qui bat. Plouf, patatras, ce subtil échafaudage du marivaudage s’effondre à l’annonce de son soupirant. Monsieur est obligé de suivre sa femme dans les décors magiques des Cévennes. Il refait le voyage d’un certain Stevenson en compagnie d’un âne de sa femme et de sa fille. Le pauvre se désole, mais il ne peut reculer sous peine de dévoiler sa maitresse, la maîtresse ! Antoinette se retrouve dépitée, adieu le petit bonheur à deux, bonjour la solitude. Elle ne jure pas qu’on ne l’y reprendra plus. Que nenni, elle se lance à son tour sur les traces de Stevenson avec Patrick. Ce dernier est un âne malicieux qui pourrait bien éveiller notre damoiselle à ne plus poursuivre des chimères. En attendant, cette quête de l’impossible devient le sujet de conversation de tous les randonneurs du chemin de Stevenson.
Antoinette dans les Cévennes est une comédie romantique pleine de fraicheur, menant son petit bonheur de chemin sur les écrans. Il ne révolutionne pas le genre mais apporte une nouvelle pierre à l’édifice. Laure Calamy, à défaut de tenir Patrick, l’âne, endosse le costume de cette maitresse et porte le film vers les sommets cévenols. Elle nous amuse dans cette quête de l’amoureuse dépitée, confrontée à un paysage qu’elle ne connaît pas. La maitresse a plus l’habitude de la ville et de la classe que des sentiers cévenols. La comédie se joue à la fois d’un homme qui ne quittera jamais sa femme et d’une pauvrette enamourée prête à tout. Cela donne quelques passages mémorables, des conversations à table sur le couple et la morale. Olivia Côte nous surprend dans un monologue sur la femme trompée en direction d’Antoinette, bien embarrassée.
Il permet à cette dernière de se réveiller du rêve d’un amour idéal. La réalisatrice saisit avec tendresse, les paysages, l’espace et la rugosité du chemin de pierres qui transformera notre maîtresse. Parfois, l’histoire prend des chemins de traverse, s’égare un peu, comme lors de la rencontre du groupe de motards. Un peu de profondeur à l’image de Wild n’aurait pas nui au récit. L’âne Patrick est une autre pièce importante dans l’évolution d’Antoinette, découvrant que l’essentiel est ailleurs. La quête s’efface pour laisser la place à l’initiation de l’âme, ouvrant la porte à une autre perception. La femme et l’animal jouent une nouvelle partition de la Belle et la Bête et l’âne, animal souvent moqué, devient l’éveilleur. Cette gentille comédie de l’été devrait plaire à un large public oubliant pour un temps les soucis du quotidien.
Patrick Van Langhenhoven
Titre français : Antoinette dans les Cévennes
Réalisation : Caroline Vignal
Scénario : Caroline Vignal
Photographie : Simon Beaufils
Costumes : Isabelle Mathieu
Décors : Valérie Saradjian
Montage : Annette Dutertre
Musique : Matei Bratescot
Son : Guillaume Valeix
Producteurs : Laëtitia Galitzine et Aurélie Rouvière
Société de production : Chapka Films
Société de distribution : Diaphana Distribution
Pays d'origine : Drapeau de la France France
Genre : comédie
Durée : 95 minutes
Date de sortie : 16 septembre 2020
Distribution
Laure Calamy : Antoinette Lapouge
Benjamin Lavernhe : Vladimir Loubier
Olivia Côte : Eléonore Loubier
Louise Vidal : Alice Loubier
Marc Fraize : Michel
Jean-Pierre Martins : Shériff
Lucia Sanchez : Annie
Maxence Tual : Jacques
Marie Rivière : Claire
François Caron : Bernard
Ludivine de Chastenet : Élizabeth
Bertrand Combe : Jean-Pierre
Pierre Laur : Roland
Denis Mpunga : Idriss
Dorothée Tavernier : Éva
Juliette Plumecocq-Mech : Britney
Patrick Mollo : Fred
Matthieu Sampeur : Romain
Sélections
Festival de Cannes 2020 (sélection officielle)1
Festival du film francophone d'Angoulême 20202
