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affiche Antigang

Antigang

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Un film de Benjamin Rocher ,
Avec Jean Reno, , Caterina Murino, Alban Lenoir,

Genre : Policier
Durée : 1h30
France

En Bref

Ça commence par une réflexion départageant les figures mythiques par excellence entre Jim Morrison, Hendrix, tous morts en pleine jeunesse. C’est peut-être ce qui attend le jeune stagiaire pour cette première descente en flag. L’idole des jeunes remporte haut la main le concours des immortels, Johnny toujours vivant. Notre tribu des antigang explose à la batte de  base-ball les morfalous venus semer la pagaille dans un vieil entrepôt. D’entrée de jeu, vous l’aurez compris, on ne la leur fait pas ! Ces types-là c’est du lourd à la limite de la loi. Ils sont conduits par Serge Buren, et les petits malfrats ne se retrouvent pas à la noce.

Pour les plus coriaces, les durs de durs, c’est une autre chanson. Le retour d’une pointure du perçage de coffre, une ombre marionnette, trois petits casses et puis s’en vont, lance l’équipe sur du vivace, du gros poisson. Les voyous ne reculent devant rien, ni la mort d’un témoin gênant, ni l’effraction à l’arrache au son des fusils. Serge et son équipe de chiens fous se lance sur la piste des loups sanguinaires. Paris se transforme rapidement en OK Corral. Becker le nouveau chef de la brigade, mari cocu de la petite amie de Serge, déteste les méthodes. Terminé, la batte et les manières brutales, il préconise le bon vieux slogan, Dura lex sed lex (La Loi est dure, mais c'est la Loi). Peut-on convertir des chiens furax en gentils toutous à mémère, le sang n’a pas fini de couler de part et d’autre.


Anti Gang balance le ton dès le début, du cinéma bourrin aux clichés éculés, de la série Z pour soir de détresse. C’est efficace, les acteurs s’inscrivent parfaitement dans leurs personnages caricaturaux, la jeune génération retrouve la simplicité du film d’action américain, et après…   Vous en viendrez à regretter le cinéma de  papa quand les affranchis avaient du savoir-vivre, des tronches patibulaires et les flics, du style. Nous sommes loin des Lautner, Verneuil et compagnie, ne parlons même pas de Melville. Benjamin Rocher ne fait pas dans la dentelle. C’est du massif, du clébard qui ne réfléchit pas et défonce tout ce qui bouge. Le scénario est aussi mince qu’un top model les jours de carême.

La nouvelle vague bousculait le cinéma des vieux briscards s’inspirant du cinoche américain de l’époque. La nouvelle vague des années deux mille, sur le même principe, balance le fond pour ne conserver que la forme. A ce jeu, Benjamin Rocher, c’est du solide, du roc, peu importe le but, c’est la route qui compte et elle sera sanglante. Ça pulse comme un clip musical, sans prendre le temps de corriger les incohérences ou histoires d’amour à deux balles-de 9 mm. La caméra nerveuse explose du quidam comme l’ouvrier en bâtiment du parpaing. Le spectateur embarque dans des montagnes russes, sans répit à l’arrivée. Comme à la fête foraine, les moins de vingt ans en redemandent. Les vieux s’essoufflent, frisent la crise cardiaque et regrettent le temps où le titre évoquait une plongée dans l’univers de l’anti gang comme La brigade Anti Gang de Bernard Borderie en 1966.

Quand les films possédaient encore de la parole et que le conflit des bons et des méchants se jouait aussi bien flingue à la main que dans une partie de mensonges et trahisons, coups de bluff et petites pépées vachardes. La traque surfait sur l’indic secoué, le minaudage de damoiselles de mauvaise vie, les amis jaloux, la vie quoi. Hier le style proposait un cadre et des mouvements de caméra recherchés, la forme rejoignait le fond et souvent s’offrait quelques détours symboliques. Aujourd’hui on touche le fond, la vitesse l’emporte sur le reste, le propos on s’en fout, pourvu qu’il y ait l’ivresse. C’est peut-être le reflet d’une société qui ne dit plus rien, où les rêves de justice se mesurent en dollars et la morale… Des films ressemblant au matin d’été quand sèche la rosée et que la brume s’envole s’évanouissent au soleil de midi. C’est du cinéma kleenex, une fois vu, on jette le film en papier.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre : Antigang

    Réalisation : Benjamin Rocher

    Scénario : François Loubeyre, Tristan Schulmann

    Producteurs : Thierry Desmichelle, Allan Niblo, James Richardson, Raphaël Rocher, Lionel Uzan, Henri Debeurme

    Coordinateur des combats: Emmanuel Lanzi

    Distributeur : Société nouvelle de distribution

    Pays d'origine : France

    Genre : Action

    Date de sortie : France: 19 août 2015 tout public avec avertissement

Distribution

    Jean Reno : Serge Buren

    Caterina Murino : Margaux

    Alban Lenoir : Cartier

    Stéfi Celma : Ricci

    Oumar Diaw : Manu

    Thierry Neuvic : Becker

    Sébastien Lalanne : Genoves

    Jean-Toussaint Bernard : Boulez