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affiche Alpha

Alpha

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Un film de Albert Hughes ,
Avec Kodi Smit-McPhee, Jóhannes Haukur Jóhannesson,

Genre : Film d'aventure
Durée : 1h36
États-Unis

En Bref

Le peuple chasseur est en route pour la grande chasse qui permettra au clan de passer l’hiver. C’est la première fois que le chef entraine son fils dans cette longue route loin des siens. Il est fier de ce jeune homme qui passe les épreuves avec satisfaction et pourrait se montrer digne de sa tribu. Un premier problème attriste l’âme du père, le jeune Keda est incapable d’achever la bête. Dans son cœur coule peut-être une autre notion plus grande, celle du respect de la vie. C’est peut-être la peur et bien plus qui fait vaciller sa main. Les troupeaux de bisons sont au rendez-vous, demain sera un beau jour pour le peuple assuré de survivre à l’hiver rugueux. Un drame marque d’une pierre noire la journée fructueuse. Mort ou blessé, le jeune Keda gît au milieu de la falaise, inerte. Après un temps de pleurs et de souffrance, le chef se résigne à reprendre la route du clan pour annoncer la triste nouvelle à sa femme. Les dieux, l’univers, la vie, le destin décident d’une autre fin ou d’un commencement. Le jeune garçon survit à ses blessures et entreprend la route du retour. Il n’est désormais plus seul. Une nouvelle alliance nait au cœur du Paléolithique. Elle transformera le peuple de chasseurs cueilleurs à jamais.


Allen et Albert Hughes sont deux frères jumeaux qui marquèrent le cinéma avec un premier film salué au festival du cinéma américain de Deauville, Menace II Society. Ils enchainent avec From Hell, le livre d’Eli. Alpha est la première réalisation d’Albert, alors qu’Allen tourne déjà en solo, notamment Broken City. Le film, tourné en 2016, était prévu pour une sortie l’année suivante. La mort de trois bisons et le refus sa mention « No animals were harmed » par la American Humane Association reporte sa sortie. Le film renoue avec le récit préhistorique cher à Jean Rosny Ainé avec La guerre du feu. Plus proche de nous, Pierre Pelot et sa saga de Lucy, Jean M Auel, Les enfants de la terre, Sue Harrison, Ma mère la terre, mon père le ciel. Il s’inscrit parfaitement dans le genre en respectant ses codes, nous entrainant dans un voyage au cœur du monde, de nos racines. La préhistoire, plus précisément le Paléolithique n’est que le prétexte à aborder, sous couvert de la science, notre évolution et des thématiques plus modernes, nous dit Marc Guillaumie dans un essai. Nous retrouvons les éléments propres aux récits des premiers temps dans Alpha, les grands espaces magnifiques, que la caméra d’Albert Hughes saisit avec justesse, les inscrivant dans le parcours initiatique d’un jeune garçon.

C’est d’abord un film de survie au cœur d’un monde rude, la nature n’épargne ni l’homme ni la bête. L’hiver approche et pour le jeune Keda, retrouver le chemin du retour devient une question essentielle. Il existe souvent, sous couvert d’aventure et de grands espaces, un aspect scientifique plus marqué. Dans Alpha c’est la domestication de l’animal. Elle annonce le Néolithique et plus tard, la sédentarisation des chasseurs cueilleurs. Le hasard d’une rencontre et le partage de la douleur réunissent l’homme et la bête dans un même but, survivre. Le talent d’Albert Hughes est de ne jamais s’appuyer sur la facilité d’un récit pour faire pleurer Margot. L’économie des mots et la force des paysages dans lesquels le jeune homme et l’animal se perdent créent le suspense et captivent le spectateur. À la fin de la route, le jeune homme sera devenu un adulte accompli, un homme nouveau sage et en harmonie avec le monde. Il annonce une nouvelle révolution plus spirituelle.

Elle rejoint les interrogations de notre époque qui depuis, en regardant les étoiles, cherche un sens à sa quête, et sa place au sein de l’univers. Pour l’animal, c’est un autre miracle qui se produit que je vous laisse découvrir. La vie est le grand sujet du film, tout nous ramène au sens que nous devons lui donner. Dans ce silence, l’espace est marqué par la plainte des loups, le cri des hyènes, le feulement du félin, les sifflements des vautours. Loin du choc de La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud, Alpha est un voyage au cœur du monde, entrainant, qui nous interroge sur la nature humaine. C’est l’autre grande réflexion entre l’animal et l’homme aux premiers temps du monde, la marge n’est peut-être pas si grande.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


•  Titre original, français et québécois : Alpha

    •       Titre de travail : The Solutrean

    •       Réalisation : Albert Hughes

    •       Scénario : Daniele Sebastian Wiedenhaupt, d'après l'histoire d'Albert Hughes

    •       Direction artistique : John Willett

    •       Décors : Angela O'Sullivan, James Steuart et Harrison Yurkiw

    •       Costumes : Sharen Davis

    •       Photographie : Martin Gschlacht

    •       Son : Matthew Wilson

    •       Montage : Sandra Granovsky

    •       Musique : Joseph S. DeBeasi et Michael Stearns

    •       Production : Andrew Rona ; Robin Le Chanu (coproducteur)

    •       Sociétés de production : Studio 8 ; Columbia Pictures et The Picture Company (coproductions)

    •       Sociétés de distribution : Sony Pictures Releasing (États-Unis) ; Sony Pictures Releasing France (France), Sony Pictures (Québec)

    •       Pays d'origine : États-Unis

    •       Langue originale : langue fictive

    •       Format : couleur

    •       Genre : aventure historique

    •       Durée : 96 minutes

    •       Dates de sortie : 22 août 2018

Distribution

    •       Kodi Smit-McPhee : Keda

    •       Léonor Varela : Shaman

    •       Natassia Malthe : Rho

    •       Priya Rajaratnam : la chasseuse

    •       Jens Hultén : Xi

    •       Jóhannes Haukur Jóhannesson : Tau

    •       Mercedes de la Zerda : Nu

    •       Spencer Bogaert : Kappa

    •       Marcin Kowalczyk : Sigma