Lila vient tout juste d’avoir 14 ans. Finie l’enfance, bonjour l’adolescence ! La petite fille adorable à maman change de tempérament et d’envie. Finis les diabolos menthe et les poupées Barbie. C’est l’heure de la boum, de l’indépendance, des sorties en boite avec les copines. Pour l’instant, elle joue la distance entre papa et maman, couple séparé. Je t’embrouille l’un pour mieux obtenir satisfaction de l’autre. Mais les parents ne sont pas dupes du petit jeu de mademoiselle. Maman Emma se transforme en monstre en refusant l’autorisation d’aller danser à sa petite fille chérie. C’est la fois de trop, à présent, la guerre est déclarée ! Tous les coups sont permis, surtout s’ils sont bas et mesquins. Emma passe du statut de maman adorable à vilain dragon. Lila passe du statut de gentille fille à sale môme. Victor, le père, joue la ligne de démarcation entre les deux territoires ennemis. Il tente de composer entre une mère et une fille signées furax ! Vous êtes prévenus, bienvenue au pays de l’adoleschiante !
C’est l’été, le vent léger souffle sur les champs de blé. Le cœur se pare des couleurs des vacances. C’est l’occasion pour les comédies d’envahir les écrans, armées de rires pour célébrer la sortie en famille. C’est le moment propice pour faire le ménage et sortir du grenier les objets oubliés. Adorable film qui voulait nous faire rire aux larmes. Il ne laisse qu’un goût périssable de déjà-vu. Cette adoleschiante nous laisse imperturbables dans une guerre des Rose sans grand intérêt. Elsa Zylberstein tente de sauver le navire du naufrage, pauvre Titanic condamné à rencontrer le froid glacial d’un iceberg. C’est adorable, mais sans plus, la faute à un territoire banalisé par d’autres comédies réalisées par le passé. On sourit et on jure bien que l’on ne nous y reprendra plus.
Les ingrédients magiques étaient pourtant au rendez-vous avec une maman psychologue qui remet en cause la théorie face à la pratique. Un ange peu convaincant devient du jour au lendemain un démon. Un papa cool, Lucien Jean-Baptiste, assure l’exercice sans forcer le trait. Le problème est bien, comme pour sa première comédie romantique, Faut pas lui dire, un petit air de déjà-vu. Solange Cicurel se coule trop dans un moule formaté, donnant à l’arrivée un film à l’image de ces romans de gare d’autrefois. Nous les abandonnions une fois lus au pays de l’oubli, dans les mains d’un autre voyageur. Il serait temps de trouver une idée originale car la réalisatrice ne manque sans doute pas de talent. Allez, c’est l’été, un vent léger balaiera nos espérances pour ces amours de vacances qui ne sont plus que de lointains souvenirs à la rentrée.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Adorables
Réalisation : Solange Cicurel
Scénario : Solange Cicurel
Photographie : Vincent van Gelder
Décors : Florence Vercheval et Eugénie Collet
Son : Thomas Bouric
Montage : Philippe Ravoet
Production : Beluga Tree - Other Angle Pictures - Centre du cinéma et de l'audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Pays d'origine : Belgique, France
Genre : comédie
Durée : 91 minutes
Date de sortie : 22 juillet 2020
Distribution
Elsa Zylberstein : Emma
Lucien Jean-Baptiste : Victor
Ioni Matos : Lila
Hélène Vincent : Rose
Tania Garbarski : Isabelle
Stéphanie Crayencour : Anne
Max Boublil : DJ Jules Verne
Roger Van Hool : Jo
Alex Vizorek : l'animateur radio
Amir : lui-même
Loriane C Klupsch : Marie