L’histoire commence par une balade au Mexique pour une bande de jeunots avant de commencer leur nouvelle vie. C’est un rite de passage étudiant que les plus de vingt ans ne peuvent pas connaître. La petite bande croise la route d’un mec sympa qui les entraîne dans un clandé perdu. C’est un drôle d’endroit pour une rencontre. La soirée déborde quand il lance l’idée « d’action ou vérité ». C’est un jeu dans lequel pour faire court, tu choisis action et exécutes un gage le plus nul. Si tu choisis vérité, c’est plus compliqué, tu ne dois pas mentir en donnant la réponse à la question du joueur. Genre, « Robert m’as-tu trompé avec Madeleine ? » Réponse « Non c’était avec Colette ! » Le petit nouveau dévoile ses cartes. Il doit prendre des inconnus au piège dans un cercle infernal pour ne pas mourir. La règle est simple, action ou vérité ! Tu n’échapperas pas au jeu sous peine de perdre la vie. Quand ils comprendront que ce n’est pas la dernière blague de l’été, il sera trop tard pour sortir du traquenard. La mort, cette garce, frappera plus d’une fois. Il ne leur reste plus qu’à remonter la piste pour dévoiler la clef de l’énigme, le pourquoi du comment. En attendant, action ou vérité, quelle est votre réponse ?
Nous découvrons des ambiances chelou, des atmosphères de clair de lune et une petite musique envoûtante censée faire peur. Nous rajouterons des cris de jeunes filles apeurées en prime et un démon sorti des enfers comme par miracle. Pour faire bonne mesure, il faudra affronter des épreuves sens dessus dessous. C’est peut-être le remake d’Action ou Vérité deRobert Heath sorti en 2012. C’était un groupe de jeunes dans une petite cabane, décimé par un tueur fou assoiffé par la vengeance, ersatz de Carnage de Tony Maylam. L’été approche et les films légers comme l’air embaumé de lilas se ramassent à la pelle. Blumhouse productions s’est fait le chantre du renouveau du cinéma d’horreur, spécialisé dans des franchises roublardes autour de nos peurs primaires, pour le meilleur et pour le pire. Cela donne, pour le meilleur Split, Get Out (récompensé d’un Oscar), Insidious, pour le moins bon Happy Birthdead, Insidious 4 : La Dernière Clé, et le pire Paranormal Activity.
L’année 2018 s’annonce du même acabit… avec American Nightmare cet été et Halloween, reprise du Carpenter. Nous leur devons aussi, dans un autre genre, l’excellent Whiplash. Action ou vérité commence dans la plus pure tradition du genre par une bande de jeunes insouciants entre picole, amour et vérité. Après le calme, la tempête, mon dieu il nous tombe une malédiction comme une pluie de grenouilles du ciel ! C’est après que le film perd son originalité pour suivre la voie toute tracée des désillusions et de l’habitude qui ne nous joue même plus de tours. On lui trouvera des faux airs de connivence avec Destination finale. La dernière séquence tient de La petite boutique des horreurs dans son aspect grand Guignol du diable. Au final, nous nous apercevons qu’il suffit de changer une pièce du puzzle, une planche à Ouija, la mort, le chat de la voisine, pour recommencer comme Sisyphe à pousser le même rocher. Vous aurez le droit, suivant le succès du film, à un numéro deux s’il cartonne ou à un reboot dans le pire des cas. Nous lui préférons un petit film à venir vraiment original Chut ! Pas de bruit. Comme quoi une simple idée peut conduire au meilleur !
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Truth or Dare
Titre québécois : Vérité ou Conséquence
Titre français : Action ou Vérité
Réalisation : Jeff Wadlow
Scénario : Michael Reisz (en), Jillian Jacobs, Chris Roach et Jeff Wadlow, d’après une histoire de Michael Reisz
Direction artistique : Alyssa Hill
Costumes : Lisa Norcia
Décors : Maya Levy
Photographie : Jacques Jouffret
Montage : Sean Albertson
Musique : Matthew Margeson
Production : Jason Blum et Couper Samuelson ; James Moran, Rick Osako et Ryan Turek (coproducteurs)
Société de production : Blumhouse Productions
Société de distribution : Universal Pictures
Budget : 3,5 millions de dollars1
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : Couleur - 2.39:1
Genre : Horreur
Durée : 100 minutes
Dates de sortie : 2 mai 2018
Distribution
Lucy Hale (VF : Mélanie Dambermont) : Olivia Barron
Tyler Posey (VF : Maxime Donnay) : Lucas Moreno
Violett Beane (VF : Jules Dacquin) : Markie Cameron
Hayden Szeto (en) (VF : Grégory Praet) : Brad Chang
Landon Liboiron (VF : Alexis Flamant) : Carter / Sam
Nolan Gerard Funk (VF : Sébastien Hébrant) : Tyson Curran
Sophia Taylor Ali (en) (VF : Héléna Coppejans) : Penelope Amari
Sam Lerner (VF : Antoni Lo Presti) : Ronnie
Aurora Perrineau (en) (VF : Mélissa Windal) : Giselle Hammond
Tom Choi (en) : l’officier Han Chang
Gary Anthony Williams : la voix de Calax