Cine-Region.fr
affiche 21 nuits avec Pattie

21 nuits avec Pattie

___

Un film de Arnaud Larrieu , Jean-Marie Larrieu ,
Avec Isabelle Carré, Karin Viard, André Dussollier,

Genre : Comédie
Durée : 1h55
France

En Bref

    « C’est l'été et la vie est facile. Un de ces jours, tu te lèveras en chantant, puis tu déploieras tes ailes. Et tu te réfugieras dans le ciel. » Extrait de Summertime.

 Caroline, Parisienne, la quarantaine, débarque dans le sud de la France au cœur des montagnes dans un petit village perdu. Elle vient le temps d’un souffle sur le cœur de l’été, une brise légère, pour enterrer sa mère, morte subitement. C’est plutôt une corvée avec cette avocate libertine, volage, qu’elle ne connaît que peu et ne voyait plus guère. Les liens s’effaçaient comme la photo jaunie par le temps dont il ne reste plus que des ombres pour se souvenir. Elle croise la route de Pattie, même âge, même esprit volage et libertin que sa défunte mère. Le premier contact est pour le moins surprenant. Après avoir croisé un homme en montant à la villa perchée, elle lui livre des confidences dans un flot de paroles sans entrave, libre, aux mots sans illusion, crus comme Ève au premier jour.

Caroline ignore encore combien Pattie, ce paysage éclaboussé de lumière aux portes de la mort, enchantera son cœur et la changera. Un évènement horrible la force à rester, on a volé le corps de sa maman. Qui a bien pu commettre un tel acte ignoble, un nécrophile, un amoureux transi, un gamin farceur ou cet inconnu qui vient de débarquer ? Son imagination s’emballe, elle le perçoit comme un écrivain, amoureux d’autrefois peut-être. En cherchant le corps de sa mère, sous l’influence de Pattie, c’est la liberté qu’elle découvre en bout de chemin, là où la vie chante comme le torrent.


C’est le huitième film des frères Larrieu, écriture et réalisation à quatre mains, montage à six avec Annette Dutertre. Comme d’habitude, c’est un film lumineux où la mort s’efface pour sublimer la vie. Caroline en arrivant dans ce village du sud du massif central ignore qu’il existe deux cadavres. Sa mère, que la mort vient d’emporter, mais dont le souvenir toujours aussi vivant imprègne tous les esprits. Les amis qu’elle croise ne lui en parlent jamais comme d’une disparue. L’autre morte c’est elle-même, une vie vide, un couple qui n’a plus rien à se dire. La rencontre avec Pattie  pleine de vie, racontant ses aventures érotiques sous le soleil chaud, plongeant nue, sans pudeur au cœur des ruisseaux, transforme peu à peu la Parisienne en une vivante.

C’est le chemin du retour au monde des vivants d’une femme qui en avait perdu la route. Le soleil, les paysages appelant à la poésie,  à la joie de vivre et au bonheur du temps qui passe chassent la tristesse de son coeur. Plus elle cherche une réponse à la disparition de sa mère, plus elle plonge dans les secrets de son âme. Le film, très vite, devient un hymne au vivant, à la joie de vivre et aux plaisirs du sexe. Nous retrouvons le sens, le plaisir des mots, habituels à l’univers des frères Larrieu. Entre poésie et littérature, ils s’envolent, filent dans la bouche de Pattie, crus, jamais vulgaires. Ils évoquent le plaisir de la chair, des corps livrés au seul démon du plaisir qu’ils tentent de retranscrire. Caroline semble d’abord perturbée, la petite fille sage qui cache son mal de vivre renait peu à peu en écoutant leur chant, vibrant à leur couleur.

Isabelle Carré retrouve une partition qu’elle connaît, mais qu’elle pousse dans d’autres directions. Karin Viard nous surprend dans ce rôle de bonne copine à la parole libre. Elle semble s’amuser de la grivoiserie de Pattie. André Dussolier devait jouer dans un ancien film des deux frères, il sculpte avec délice le rôle de cet écrivain ou nécrophile. Enfin, saluons la pléiade de seconds rôles qui donne du caractère au film. La palme revient à Denis Lavant, le pendant masculin de Pattie, au langage obscur comme cet étrange objet du désir. La musique joue un rôle important, elle est l’œuvre de Nicolas Repac, un musicien de jazz. Il aime détourner des musiques existantes, comme le morceau d’ouverture  Voodoo Blues. Il arrange de façon très particulière Got My Mojo Working, popularisé par Muddy Waters. Il rappelle le thème du film. Dans le langage populaire nord-américain, le mojo représente le sex-appeal ! Arnaud et Jean Marie Larrieu réussissent une fois de plus à nous entrainer dans leur univers particulier pour une nouvelle balade en forme de conte pour adulte.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Audiodescription (pour malvoyants) Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : aucun
Edition : Pathé Vidéo

Bonus:

  • "Une nuit avec Pattie" : dîner avec la vraie Pattie (17')
  • Teaser Pattie
  • Teaser Caroline
  • Teaser Jean

Titre français : Vingt et une nuits avec Pattie

    •       Réalisation : Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

    •       Photographie : Yannick Ressigeac

    •       Montage : Annette Dutertre

    •       Production : Aréna Films - Pyramides Productions

    •       Pays d'origine : France

    •       Durée : 115 minutes

    •       Dates de sortie :25 novembre 2015

Distribution

    •       Karin Viard

    •       Sergi López

    •       Isabelle Carré

    •       Denis Lavant

    •       André Dussollier

    •       Philippe Rebbot

    •       Laurent Poitrenaux

    •       Mathilde Monnier