2 Guns
___
En Bref
Dès son ouverture le film donne le ton, une caméra au ras des rails, des pâquerettes pour le scénario et un train qui fonce sur vous comme celui des frères Lumière. Le rythme est donné ce n’est pas pour la ménagère de moins de 50 ans. Pas besoin d’astiquer vos neurones, juste suivre l’allure forcée d’un cent mètres comme un coureur jamaïcain dopé à l’herbe qui fait rire. Bobby et Stig, deux poids lourds de l’infiltration, bossent pour deux agences gouvernementales différentes. Le premier sert les stups et infiltre les cartels mexicains pour faire tomber les parrains locaux.
Pas de ça chez nous, clame l’Amérique triomphante. Stig, parachuté par les services secrets de la Navy, suit un objectif unique, braquer la banque de dépôt de l’oseille d’El Greco, pas le peintre, le méchant trafiquant à la gueule de gentil papy. Après un braquage réussi, nos deux infiltrés se retrouvent en plein désert pour partager le magot C’est ici que Stig comprend que Bobby est un flic et décide de l’abandonner en plein désert, une balle dans l’épaule. Apprenant par leurs hiérarchies respectives qu’ils sont deux moutons noirs au sein du clan des méchants, poursuivis par El Greco et la CIA (eh oui, notre malfrat ne mettait pas son fric à l’abri, mais versait son obole au gouvernement des États-Unis à travers son agence), avec tout ce petit monde à leurs trousses, nos deux complices ont tout intérêt à s’allier et courir aussi vite que le lièvre de la Fontaine.
2 Guns ne brille pas par son côté de la prisonnière espagnole, une arnaque inventée au XVIIe siècle par les seigneurs. Le scénario s’avère aussi mince qu’une feuille de papier à rouler, et surtout ne cherchez pas le pourquoi du comment, c’est du buddy movie, survival pur et dur. Il s’agit d’échapper dans un premier temps aux méchants Mexicains à la gueule de révolutionnaires des armées zapatistes. Ça roule, ça file, la caméra suit le mouvement et s’envole, les plans jouent la valse à mille temps et donnent le tempo vif et musclé. Dans un second temps, nos deux amis doivent, alors que pas mal de choses les séparent, faire front ensemble pour sauver leur peau. Ce genre de film repose sur un réalisateur qui possède le sens de l’image comme Baltasar Kormakur, un premier film Survivre, un type échappe au naufrage de son navire de pêche et rentre à la maison à la nage.
Contrebande déjà avec Mark Wahlberg, un scénario d’action, un peu plus roublard, le tout en caméra qui ne se repose pas. Le type a dû biberonner aux films de Walter Hill, Tony et Ridley Scott. Il manque un duo de buddy movie à l’américaine dans la veine de l’un des premiers du genre, 48h. Ils se divisent en un petit comique et son pote plus sérieux, un marginal de la loi et obéissant au doigt et à l’œil à sa hiérarchie, un flic, un gangster, un agent des stups et un soldat de la Navy. Dans ce répertoire, Denzel Washington et Mark Wahlberg nous offrent une belle brochette, dans l’esprit de la BD. Vous pourrez découvrir celle-ci aux éditions Delcourt. Ils évitent au film de sombrer dans le nanar et lui donnent des allures de série B sympathique qui se laisse dévorer comme un roman de gare, juste pour le fun. Nous sentons bien que les deux acteurs s’amusent des situations et parfois en rajoutent, ce qui dans ce genre de film n’est pas gênant. Il n’existe aucune thématique, juste le plaisir du cinéma bourrin qui rafraichit les neurones quand il est bien fait, comme ici.
Patrick Van Langhenhoven
Réalisation : Baltasar Kormákur
Scénario : Blake Masters, d'après le comics de Steven Grant
Direction artistique : Beth Mickle
Décors : Kevin Hardison
Costumes : Laura Jean Shannon
Photographie : Oliver Wood
Montage : Michael Tronick
Musique : Clinton Shorter
Production : Andrew Cosby, Randall Emmett, George Furla, Marc Platt et Ross Richie
Société(s) de production : Boom Entertainment, Emmett/Furla Films, Envision Entertainment Corporation, Foresight Unlimited et Marc Platt Productions
Société(s) de distribution : Universal Pictures
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : Couleur - 35 mm - 2.35:1 - Son Dolby numérique
Genre : Film d'action policier
Dates de sortie1 :
États-Unis : 2 août 2013
France : 18 septembre 2013
Belgique : 25 septembre 2013
Distribution
Mark Wahlberg (V. F. : Bruno Choel ) : Marcus « Stig » Stigman
Denzel Washington (V. F. : Emmanuel Jacomy ) : Bobby
James Marsden (V. F. : Damien Boisseau ) : Quince
Paula Patton (V. F. : Laura Blanc ; V. Q. ) : Deb
Bill Paxton (V. F. : Michel Papineschi ) : Earl
Edward James Olmos (V. F. : José Luccioni ) : Papi Greco
Patrick Fischler (V. F. : Daniel Lafourcade ) : le Dr. Ken
Allie DeBerry (V. F. : Christèle Billault) : Margie
Robert John Burke (V. F. : Guillaume Orsat
