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affiche 12 Years a slave

12 Years a slave

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Un film de Steve Mc Queen II,
Avec Chitewetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbacht,

Genre : Historique
Durée : 2h13
États-Unis

En Bref

1841, 20 ans avant la guerre de Sécession, Solomon Northup, se construit une vie d’homme libre à New York. Afro-américain cultivé, il joue du violon dans l’honorable société. Il suit deux citoyens pour interpréter la musique d’un spectacle de cirque vantant l’Afrique et l’Orient. Il ignore encore qu’il vient de mettre un pied en enfer et que le retour attendra 12 ans. Ces compagnons peu scrupuleux le vendent lors d’un passage à Washington. Il se retrouve très vite déporté en Louisiane. Son premier propriétaire, un homme de bon sens, l’écoute et gagne de l’efficacité dans le transport du bois des bayous. Pour le sauver d’un intendant jaloux et peu scrupuleux, il l’envoie dans une plantation de coton. Edwin Epps est un homme dur qui n’épargne rien à ses esclaves. Ils ne sont que des objets utiles à l’exploitation au même titre qu’une charrue. Solomon, devenu Pratt, apprend qu’un nègre cultivé, c’est un nègre mort. Dans ce monde il vaut mieux observer un  profil bas. Être exceptionnel, intelligent vous ouvre les portes de la mort. Commence un long calvaire, il durera douze ans, avant qu’un Canadien ne le sorte de l’enfer.  Il finit par regagner la liberté, sa famille, et s’engage après ce chemin de douleur dans la lutte abolitionniste, jusqu’à son dernier souffle.   

« Si tu laisses faire le chagrin, tu vas t’y noyer. »

Steve Mac Queen, dans une réalisation aux allures classiques, sobres, ne concède rien. Nous retrouvons ce regard brut filmant les scènes de torture dans toute leur horreur. Solomon battu jusqu’à ce que la batte casse, pendu des heures durant, une femme fouettée jusqu’à ce que sa peau se déchire, exhale le cri de douleur que nous contenons. Chaque histoire est une parcelle de douleur dans un champ de misère. Nous découvrons l’autre versant de l’esclavagisme, loin des mots, des idées, les images parlent. Jusqu’à maintenant, le cinéma abordait peu le sujet, moins que la Shoah. 12 Years a Slave est La liste de Schindler de l’esclavage. Steve Mc Queen ne nous épargne rien. En quelques scènes réalistes, il nous livre l’autre côté du miroir, la face cachée des âmes impures  des esclavagistes. Il n’y a ni justice ni bon droit dans l’esclavage. 

 Il existe un parallèle entre les camps de la Seconde Guerre mondiale et la condition des esclaves, tortures physiques et  psychologiques, rabaissés, brisés dans leur dignité d’homme. Le plier à son désir,  ils ne représentent que du bétail. Ce sont des familles éclatées, pour l’appât du gain comme unique motivation, mères séparées de leurs enfants. Ils comptent moins qu’un chien, plus que pour un troupeau de bêtes à cornes. Qu’il soit Homme libre, kidnappé, favorite du maitre, esclave en fuite, tous se retrouvent au pays de la souffrance. L’intendant blanc refuse d’être rabaissé, la jalousie gangrène son esprit pernicieux. Elle s’insinue dans le peu de cervelle et de respect qu’il lui reste. « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et qui ne s’y sera pas  préparé connaîtra le fouet. » Le maitre est tout, et ils ne sont rien qu’un objet à conserver ou vendre, un meuble de la maison.


1841, 20 ans avant la guerre de Sécession, Solomon Northup, se construit une vie d’homme libre à New York. Afro-américain cultivé, il joue du violon dans l’honorable société. Il suit deux citoyens pour interpréter la musique d’un spectacle de cirque vantant l’Afrique et l’Orient. Il ignore encore qu’il vient de mettre un pied en enfer et que le retour attendra 12 ans. Ces compagnons peu scrupuleux le vendent lors d’un passage à Washington. Il se retrouve très vite déporté en Louisiane. Son premier propriétaire, un homme de bon sens, l’écoute et gagne de l’efficacité dans le transport du bois des bayous. Pour le sauver d’un intendant jaloux et peu scrupuleux, il l’envoie dans une plantation de coton. Edwin Epps est un homme dur qui n’épargne rien à ses esclaves. Ils ne sont que des objets utiles à l’exploitation au même titre qu’une charrue. Solomon, devenu Pratt, apprend qu’un nègre cultivé, c’est un nègre mort. Dans ce monde il vaut mieux observer un  profil bas. Être exceptionnel, intelligent vous ouvre les portes de la mort. Commence un long calvaire, il durera douze ans, avant qu’un Canadien ne le sorte de l’enfer.  Il finit par regagner la liberté, sa famille, et s’engage après ce chemin de douleur dans la lutte abolitionniste, jusqu’à son dernier souffle.   

« Si tu laisses faire le chagrin, tu vas t’y noyer. »

Steve Mac Queen, dans une réalisation aux allures classiques, sobres, ne concède rien. Nous retrouvons ce regard brut filmant les scènes de torture dans toute leur horreur. Solomon battu jusqu’à ce que la batte casse, pendu des heures durant, une femme fouettée jusqu’à ce que sa peau se déchire, exhale le cri de douleur que nous contenons. Chaque histoire est une parcelle de douleur dans un champ de misère. Nous découvrons l’autre versant de l’esclavagisme, loin des mots, des idées, les images parlent. Jusqu’à maintenant, le cinéma abordait peu le sujet, moins que la Shoah. 12 Years a Slave est La liste de Schindler de l’esclavage. Steve Mc Queen ne nous épargne rien. En quelques scènes réalistes, il nous livre l’autre côté du miroir, la face cachée des âmes impures  des esclavagistes. Il n’y a ni justice ni bon droit dans l’esclavage. 

Il existe un parallèle entre les camps de la Seconde Guerre mondiale et la condition des esclaves, tortures physiques et  psychologiques, rabaissés, brisés dans leur dignité d’homme. Le plier à son désir,  ils ne représentent que du bétail. Ce sont des familles éclatées, pour l’appât du gain comme unique motivation, mères séparées de leurs enfants. Ils comptent moins qu’un chien, plus que pour un troupeau de bêtes à cornes. Qu’il soit Homme libre, kidnappé, favorite du maitre, esclave en fuite, tous se retrouvent au pays de la souffrance. L’intendant blanc refuse d’être rabaissé, la jalousie gangrène son esprit pernicieux. Elle s’insinue dans le peu de cervelle et de respect qu’il lui reste. « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et qui ne s’y sera pas  préparé connaîtra le fouet. » Le maitre est tout, et ils ne sont rien qu’un objet à conserver ou vendre, un meuble de la maison.

« Le temps voulu, Dieu les punira tous (les esclavagistes). » Bass

Dans une séquence, ils ne sont plus que des objets, des jouets à faire danser en pleine nuit pour le bon vouloir du patron éméché. Ils en puent, la haine crache, la maîtresse de maison en concurrence avec une esclave pour les faveurs du maître. Elle s’adresse autant à son âme remplie de celle-ci qui la ronge qu’à ses esclaves. Comment ne pas haïr dans un monde qui vous rabaisse au néant. On fouette pour un rien, pour son bon plaisir comme dans les camps quand les nazis faisaient danser les pauvres hères, achevaient une vie d’une balle dans la tête.

Il n’est pas étonnant que lisant Le journal d’Anne Franck, Steve Mc Queen lie les deux. Certains Blancs se retrouvent dans les mêmes conditions, ils tombent si bas qu’ils terminent le nez dans la boue. À une différence de taille, ils restent libres. Tous ne sont pas corrompus, certains possèdent une conscience, elle finit par les ronger, le mal ne peut pas s’effacer sans ternir le cœur de l’homme de bonne volonté. C’est un Canadien, Bass, qui représente, l’autre versant, les abolitionnistes. Il aide Pratt à redevenir Solomon Northup. Il suffit de quelques paroles, pas de longs discours comme la mise en scène il frappe à l’essentiel. Bass à Solomon : « ton histoire est incroyable dans le mauvais sens du terme. » Il annonce la fin de l’esclavage dans le sang  et le chant des canons, le temps voulu Dieu les punira tous.

Un mot sur la mise en scène, l’utilisation du paysage pour renforcer l’oppression des esclaves, ou après la capture du héros. Un plan des faubourgs mal famés où il est enfermé avec le Capitole de Washington au loin nous dit tout sur l’injustice de cette Amérique. Il joue de la lumière utilisant parfois la flamme des bougies des lampes à pétrole pour souligner, ente jour et ténèbres, l’importance du propos. En fond, le blues et le gospel chantés par les esclaves, havre de paix où ancrer les navires d’une vie de désespérance. La musique d’ Hans Zimmer  se coule dans la partition musicale générale sans dénoter. Il prend le temps du silence, de la nature ambiante pour marquer un moment de transition, l’espace de liberté. Les gros plans des visages reflètent ce que la parole ne suffit plus à exprimer. Derrière une mise en scène classique, plus justement sobre, sans redondances ni fioritures, se cache un travail beaucoup plus complexe. Il joue comme nous l’avons dit de la musique, des couleurs, des cadres, des dialogues pour toucher notre âme.

Au final, retrouver sa vie, sa liberté, reprendre pied dans le chant du vivant pour Solomon porte la trace ineffable des années perdues. Revenu de l’enfer il luttera pour que ses frères en sortent.  Il n’y a ni justice ni bon droit dans l’esclavage. Avec ce film comme pour Philadelphia, sur la communauté gay, nous prenons pleinement conscience du sujet.

Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais Dolby Digital 5.1, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : SPHE

Bonus

Derrière la caméra (5')
La musique (4')
Bande-annonce

•            Titre original : 12 Years a Slave

•            Réalisation : Steve McQueen

•            Scénario : John Ridley, d'après l'autobiographie Douze ans d'esclavage de Solomon Northup

•            Direction artistique : Adam Stockhausen

•            Décors : David Stein

•            Costumes : Patricia Norris

•            Photographie : Sean Bobbitt

•            Montage : Joe Walker

•            Musique : Hans Zimmer

•            Production : Brad Pitt, Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Bill Pohlad, Steve McQueen, Arnon Milchan et Anthony Katagas

•            Sociétés de production : Regency Enterprises, Film4, River Road Entertainment et Plan B Entertainment

•            Société de distribution : Fox Searchlight Pictures (États-Unis) ; Mars Distribution (France)

•            Pays d’origine : Etats-Unis

•            Langue originale : anglais

•            Format : Couleur - 2.35 : 1 - Dolby numérique - 35 mm

•            Genre : Drame historique

•            Durée : 133 minutes

Distribution

•            Chiwetel Ejiofor (V. F. : Frantz Confiac ) : Solomon Northup

•            Michael Fassbender (V. F. : Alexis Victor ) : Edwin Epps

•            Lupita Nyong'o (V. F. : Marie Tirmont ) : Patsey

•            Benedict Cumberbatch (V. F. : Pierre Tissot ) : William Ford

•            Paul Dano (V. F. : Donald Reignoux ) : John Tibeats

•            Paul Giamatti (V. F. : Gérard Darier ) : Theophilus Freeman

•            Brad Pitt (V. F. : Jean-Pierre Michael ) : Samuel Bass

•            Alfre Woodard : Harriet Shaw

•            Sarah Paulson (V. Q. : Mélanie Laberge) : Mary Epps

•            Adepero Oduye (V. F. : Jocelyne Nzunga) : Eliza

•            Quvenzhané Wallis : Margaret Northup

•            Dwight Henry : oncle Abram

•            Michael K. Williams : Robert

•            Scoot McNairy (V. Q. : Alexis Lefebvre) : Brown

•            Garret Dillahunt : Armsby

•            Ruth Negga : Celeste

•            Chris Chalk : Clemens Ray

•            Bryan Batt (V. F. : Gabriel Le Doze) : le juge Turner