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affiche 007 Spectre

007 Spectre

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Un film de Sam Mendes ,
Avec Daniel Craig, Christoph Waltz, Léa Seydoux,

Genre : Espionnage
Durée : 2h30
États-Unis

En Bref

James revient d’entre les morts pour achever la mission. Son monde s’efface peut-être pour un nouveau, mais il est toujours présent pour le défendre. Dans les rues de Mexico, la fête des morts bat son plein, les masques tombent et les soldats de la mort aussi. Une fois de plus, il n’en fait qu’à sa tête et se lance dans une nouvelle croisade. A Londres, le service de 00 est remis en cause. Dépassé, obsolète, à rayer de la carte désormais le grand Big Brother de l’espionnage permettra aux nations de lutter contre le chaos.

Le nouveau chef de l’espionnage de Sa Gracieuse Majesté envisage de réunir toutes les forces vives des grandes nations dans un service unique. Le proverbe dit: « Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Q, M se retrouvent sur la touche, direction de la voie de garage comme Bond. Pendant ce temps, notre agent remonte la piste jalonnée, comme à son habitude, de cadavres et de jolies filles. Une fois de plus, c’est une femme, une veuve, Lucia, qui ouvre la boite de Pandore, une organisation secrète œuvrant dans l’ombre avec à sa tête le diable en personne. Il n’en faut pas plus pour que notre agent assiste le soir même à une réunion de cette nouvelle armée. Sa quête le conduit sur les traces du roi pâle, un homme à bout de souffle, une promesse à un mourant contre la suite du fil d’Ariane dans ce labyrinthe de la mort conduisant au Minotaure.

La route de Bond n’est pas celle d’un touriste, ou alors de la mort. Le voilà en Autriche où la fille du roi Pâle conduit à affronter son pire ennemi, le maitre des hordes de l’enfer dont il revient. Les pièces se mettent en place, les ombres disparaissent, les secrets trouvent leur solution et la vérité apparaît. Dans cette dernière lutte, 007 compte sur ses anciens collègues, miss Moneypenny, Q et d’autres. Ils finiront par comprendre le sens de la croisade de notre agent. Sa Gracieuse Majesté et le monde peuvent dormir sur leurs deux oreilles, ils possèdent le rempart le plus solide contre les envahisseurs.


Avec Skyfall, Bond descendait en enfer, affrontait sa part noire pour aujourd’hui revenir au pays des vivants. D’ailleurs la première partie, une des meilleures intros de la série demeure très symbolique dans ce sens. Fête des morts à Mexico, crânes grimaçant, squelettes géants, la mort s’étale partout. Un homme portant un masque de la camarde fend la foule.  Derrière la tête de mort  qu’il enlève  se cache Bond, revenu du pays d’Hadès. La mort, la lutte du bien et du mal se glissent dans le récit. Elles en deviennent l’ombre qui plane sur la quête, la croisade de Bond. Il reste encore une tête à l’Hydre. Dans le même ordre d’idée, c’est une veuve qui lui ouvre les portes. Elle lance Bond sur la piste d’une société secrète portant la mort au cœur de la civilisation et menaçant sa patrie. Au service de Sa Gracieuse Majesté, c’est l’Angleterre que protège 007 et le monde par extension. Est-ce qu’il n’est pas dépassé, à mettre au rebut avec les vieilles reliques ? La question se pose une nouvelle fois, la saga est-elle à bout de souffle ? La réponse est dans le film, non, bien entendu, au contraire.

Dans l’ombre, la menace de groupes mafieux, terroristes, prêts à mettre la main sur la société des braves gens demeure toujours d’actualité. Le spectre représente ce vieux rêve d’une société mafieuse et criminelle à l’échelle internationale. De plus en plus la réalité nous montre les ramifications de la pieuvre, comme l’Hydre des légendes. Coupez une tête,  il en repousse mille. Bond est investi d’une mission par la mort de M, sa mère de substitution, son dernier testament. Il doit retrouver et anéantir le maitre des enfers, le diable Blofeld. L’existence de Bond est plus que d’actualité, dans ce monde où le mal prend une autre forme. Il est le dernier des Paladins, les images cachées, liées à la chevalerie sont nombreuses. L’image du labyrinthe s’impose, de Rome aux montagnes enneigées d’Autriche, c’est dans ces méandres qu’il évolue pour achever sa première étape chez White, le roi pâle. C’est un mourant qu’il découvre, une âme irradiée, condamnée, qui se repent. Une fois de plus, la mort et le mal se retrouvent dans ce sous-sol. C’est dans la lumière et avec une autre femme, la fille à protéger, la princesse, une autre promesse à tenir.

Alors que la dernière partie de Skyfall ressemblait à un western et véhiculait la notion de rédemption, Spectre revient à l’île perdue, au château du roi maudit. Le repaire de Blofeld, île perdue au cœur du désert, c’est peut être le monde que nous promet l’organisation. L’île perdue revient souvent dans les James Bond, il faut peut-être y voir une symbolique de l’homme isolé au sein du monde. Cette fois, l’heure des comptes a sonné. Les pièces éparpillées depuis Casino Royale, Code Quantum et la mort de son unique amour, Vesper Lynd, s’emboitent et trouvent même des résonnances dans le passé de Bond. La rédemption conduisait-elle à la vengeance ou celle-ci le mène-t-elle au final ? Le bien et le mal face à face s’affrontent pour la possession du monde.

Nous éviterons de réduire cette lutte à une bataille manichéenne. A l’heure des comptes et des révélations, le gris apparaît beaucoup plus. L’affrontement final se déroule au cœur de Londres où l’avenir du monde se joueù entre ténèbres et lumière. C’est d’ailleurs sur un pont, lieu de passage, en dessous la rivière ouvrant à la Toussaint une route entre les morts et les vivants. Cette fois elle se referme, mais le mal est toujours tapi dans l’ombre et il est à parier que Bond n’en a pas fini. Spectre achève une histoire ouverte avec Casino Royale, certains le trouveront plus classique dans sa conception que Skyfall qui marquait un pic. Pour ma part, en lisant derrière les lignes, les images, je pense qu’il est plus complexe et moins classique que l’on imagine. Il propose d’autres enjeux, achève un cycle et ouvre de multiples possibilités, nous rappelant combien la saga reste encore bien vivante. Elle reste encore en écho avec notre monde, la lutte du bien et du mal, le rêve d’une société idéale ne meurent jamais, et demain est un autre jour !

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Anglais, Français
Edition : MGM Fox Vidéo

Bonus:

  • - La réalisation de Sam Mendes
  • - Les super véhicules
  • - Léa Seydoux et Monica Bellucci
  • - Les scènes d'action
  • - La musique
  • - Guinness des records

Daniel Craig

« C’est une grande joie pour un acteur de travailler un tel personnage »

C’est votre quatrième James Bond mais pour la première fois, vous êtes coproducteur du film. Est-ce que cela a influencé la manière dont vous avez abordé votre personnage ?

Je suis une grande gueule et je parle beaucoup! Dès que j’ai pris le rôle de Bond, dans Casino Royale, j’ai mesuré la difficulté du rôle et j’ai indiqué aux producteurs combien il était complexe de jouer ce personnage. Je leur ai demandé de bien vouloir m’autoriser à m’impliquer dans la conduite du projet, pour donner mon avis, dire ce que j’avais en tête. Je pensais que je pouvais le faire et pour Spectre bond, ils ont généreusement accepté que j’en devienne coproducteur.

La difficulté à jouer James Bond que vous évoquez est-elle seulement physique ? Ou d’autres aspects du personnage sont-ils complexes ?

Jouer Bond représente un immense challenge sur le plan physique, bien plus dur que pour les autres films. Le tournage est très long, celui de « Spectre » a duré 8 mois, soit le double voire le triple des films normaux. En même temps, ce genre de rôle est rare et j’ai la chance de travailler avec des gens au talent incroyable. C’est donc une grande joie pour un acteur de travailler au quotidien un tel personnage et de savoir où on va, entouré de ces collaborateurs qui me portent. Je ne suis qu’une petite partie de l’équipe.

Sam Mendès s’est dit prêt à faire un troisième Bond, mais avec vous. Et vous, seriez-vous prêts à tourner avec lui après « Skyfall » et ce présent « Spectre » ?

Je ne sais pas pour Bond, c’est trop tôt, mais oui, je suis prêt à tourner un autre film demain matin avec Sam Mendès ! Le montage de Spectre n’a été achevé qu’il y a trois semaines, et quand on terminé un tel travail, on n’a plus envie de penser à Bond, mais à autre chose.

Que saviez-vous de Léa Seydoux avant de la rencontrer et comment s’est passé votre collaboration ?

Je suis un grand fan de Léa Seydoux parce que je l’ai vue jouer.  Nous avons eu la chance que son nom figure au casting. Quand vous faites un film, vous listez les acteurs avec lesquels vous aimeriez jouer, elle y figurait et nous avons eu la chance qu’elle dise oui au film.

« Skyfall » amenait Bond aux portes de l’enfer, « Spectre » l’y descend.  Vous voyez-vous comme un héros tragique, une sorte d’Orphée allant chercher son Eurydice ?

Ian Fleming, l’auteur de mon personnage, a tenté à plusieurs reprises de tuer James Bond. Et c’est vrai que « Skyfall » le descendait aux enfers, faisant disparaître tragiquement  la figure maternelle à laquelle il s’accrochait. Mais « spectre », au fond, est une célébration de James Bond, de ce qu’il est.  Oui, il y a de la noirceur en lui, mais également de la lumière, et de l’amour. Et à la fin, il s’en sort et échappe de l’enfer.

 Christoph Waltz

« Ce qui importe dans chaque nouvel épisode de James Bond, c’est l’histoire. »

On a tous un rapport privilégié à James Bond, et un film chouchou. Lequel préférez-vous ?

Vous avez-raison, nous avons une relation privilégiée avec ce personnage et cette histoire pleine d’archétypes. Mais quand vous êtes de l’autre côté, du côté du cinéma, que vous faites le film, c’est autre chose. Nous sommes bien sûr tous des spectateurs, et pour ma part, je pense qu’en dépit de ces icônes si archétypées, ce qui importe dans chaque nouvel épisode de James Bond, c’est l’histoire que le film raconte.

Sam Mendès s’est dit prêt à faire un troisième Bond, mais avec Daniel Craig. Et vous, seriez-vous prêts à tourner avec lui après « Spectre » ?

Je ne spécule jamais sur ce genre de choses pour éviter toute cruelle déception si cela ne se fait pas. Je ne peux pas me dire que ce serait super de tourner un autre James Bond avec Mendès, parce que si cela n’arrive pas, je serai très triste. Je suis heureux, là tout de suite, d’avoir été dans « Spectre » et d’en parler. Je suis acteur qui avance en prenant ce qui vient. Je vais passer à autre chose et on verra bien.

Il n’y a pas de James Bond sans méchants. Parlez-nous de votre méchant dans « Spectre » …

J’ai d’ordinaire un problème avec ce terme de méchant, mais pas dans ce cas, pas avec celui-là. Bien sûr, mon personnage est là-encore un archétype de méchant, mais je fais ce que j’ai à faire, comme pour mes autres rôles, c’est-à-dire rien de plus que de servir l’histoire et raconter ce qui lui est nécessaire, ce qui est juste au sein de cette histoire. La manière de le jouer suit très naturellement. Tout est affaire de scénario.

Monica Bellucci

« J’étais surprise : que fait une actrice comme moi, de 50 ans, dans un James Bond ? »

Vous voilà, enfin, dans un James Bond. Est-il exact que vous aviez été approchée pour jouer dans « Demain ne meurt jamais » ?

Je ne me rappelle pas le titre du film, mais il y a très longtemps, en effet, j’avais fait des essais, comme souvent, et je n’ai pas eu de rôle. Vingt ans plus tard, me voilà. D’une certaine façon, cela me semble plus intéressant, parce que j’apporte une nouveauté à cette institution. J’étais surprise : que fait une actrice comme moi, de 50 ans, dans un James Bond ? Sam Mendès m’a répondu qu’il cherchait une femme mûre. Il avait envie d’une femme adulte à côté de Bond, comme on n’en avait jamais vue.

Quelles sont les qualités de ce personnage ?

Lucia est une veuve avec des secrets, dont on a besoin de sentir la solitude. Même si elle n’a plus la beauté de la jeunesse, elle a une féminité encore vivante et cette féminité lui sauve la vie. Même si c’est un rôle court, c’est un rôle clé parce qu’elle donne des informations à Bond pour mener à bien sa mission. J’avais peu de temps pour mon personnage et sur ce court temps, je devais lui donner plein de palettes. Je ne les ai pas inventées, tout était déjà écrit.

Cette veuve en deuil est-elle un spectre du passé ?

Oui, c’est une femme qui représente le passé, elle vit dans un monde où les hommes ont le pouvoir, alors que Madeleine, jouée par Léa Seydoux, incarne le futur, une femme en action qui va sauver James Bond. Lucia, mon personnage, vient d’un pacte à l’ancienne : elle donne des informations, elle a la vie sauve, elle fait l’amour !

Comment avez-vous construit votre personnage ?

Je l’ai construit à partir du scénario et de ma rencontre avec Sam Mendès, qui m’a dit ce qu’il voulait faire de mon personnage. Ce qu’il y avait dans le scénario se retrouve à l’écran car c’est un réalisateur très précis.  Avec lui James Bond devient un film d’auteur. Bien sûr il y a beaucoup d’action et de divertissement, mais les personnages sont très définis et James Bond est très moderne, avec son mal de vivre, ses doutes. Il se cherche et il est très proche de nous. Il tombe dans la vérité de la vie. Il n’est plus formaté comme l’était Sean Connery, homme très sûr de lui, qui sait où il va et marche très droit.

Les deux James Bond Girls de « Spectre » sont des personnages positifs. Mais où sont passées les méchantes ?

Mais c’est bien d’avoir une évolution dans la tradition. Cela dit, on a souvent critiqué le fait que les James Bond Girls étaient des femmes-objets, alors que toutes les actrices rêvent d’en être une ! Cette féminité très forte en fait un rôle iconique. Alors que la James Bond girl soit méchante ou gentille, elle a toujours quelque chose de magique.

Léa Seydoux

« Daniel Craig est un des meilleurs James Bond avec Sean Connery »

Comment êtes-vous devenue la nouvelle James Bond Girl française ?

Cela a été un long processus. J’ai passé un casting, que je n’ai pas vraiment réussi, car j’avais bu une petite bière avant pour me détendre et cela a eu pour effet que j’ai oublié mon texte. J’ai demandé à le refaire, puis j’ai rencontré Sam Mendès à Londres. Le scénario était confidentiel, secret, je ne pouvais pas le lire. Après, j’ai dû attendre assez longtemps pour savoir et pour dire que j’avais le rôle.

On parle de James Bond Girl, mais votre personnage en est-il vraiment une ?

C’est vrai qu’avec l’image de La Vie d’Adèle, on n’imagine pas vraiment que moi, la fille aux cheveux bleus, puisse être la nouvelle James Bond Girl.   Mais c’est vrai qu’elle est différente, plus moderne, éloignée de la figure classique, plus du tout femme-objet. Ici, c’est un vrai personnage romanesque, Madeleine Swan. Elle a un trajet émotionnel qui va devoir affronter son passé, tout comme James Bond. C’est le thème principal du film.

Avez-vous parlé avec les précédentes actrices françaises qui avaient joué dans les Bond ?

Je n’ai pas parlé avec Sophie Marceau, mais avec Carole Bouquet. Elle m’a raconté qu’à son époque, son personnage n’était pas aussi intéressant qu’aujourd’hui.  J’avais un peu le trac, pour mes scènes d’amour. C’est un peu le trac de la petite fille, mais c’était très agréable à tourner. Les scènes d’action étaient plus amusantes, car c’est une chorégraphie bien huilée, mais les cascades font toujours peur.

Quel acteur est Daniel Craig ?

Il est un génial ! J’ai adoré travailler avec lui. C’est un acteur qui fait des propositions de jeu et est très libre et très à l’aise dans son personnage. C’est un des meilleurs James Bond avec Sean Connery. Il a apporté à Bond une grande humanité.

Pensez-vous que Madeleine Swan pourrait revenir dans un épisode suivant ?

Je n’ai pas eu d’offre en ce sens, mais si on me le propose, je le referai avec plaisir.

Titre original : Spectre

    •       Titre français : Spectre

    •       Titre québécois : Spectre

    •       Réalisation : Sam Mendes

    •       Scénario : John Logan, Neal Purvis et Robert Wade5.

    •       Photographie : Hoyte Van Hoytema

    •       Direction artistique : Dennis Gassner6

    •       Décors : Dennis Gassner

    •       Costumes : Jany Temime

    •       Montage : Lee Smith

    •       Musique : Thomas Newman

    •       Son : Per Hallberg

    •       Production : Barbara Broccoli et Michael G. Wilson

    •       Sociétés de production : EON Productions, MGM, Columbia Pictures et Danjaq

    •       Société de distribution :  Columbia Pictures

    •       Pays d’origine :  États-Unis,  Royaume-Uni

    •       Langue originale : anglais

    •       Format : couleur - 35 mm - 2.35 : 1 - Son Dolby numérique

    •       Genre : Espionnage

    •       Durée : 148 minutes

    •       Date de sortie : 11 novembre 201511

Distribution

     •       Daniel Craig (VF: Éric Herson-Macarel): James Bond

    •       Christoph Waltz : Franz Oberhauser / Ernst Stavro Blofeld

    •       Léa Seydoux : Madeleine Swann

    •       Monica Bellucci : Lucia Sciarra

    •       Andrew Scott : Max Denbigh

    •       David Bautista : Mr. Hinx

    •       Ralph Fiennes : M (Gareth Mallory)

    •       Jesper Christensen : M. White

    •       Ben Whishaw : Q

    •       Naomie Harris : Eve Moneypenny

    •       Rory Kinnear : Bill Tanner

    •       Marc Zinga

    •       Brigitte Millar : Dr. Vogel

    •       Alessandro Cremona : Marco Sciarra

    •       Stephanie Sigman : Estrella

    •       Neve Gachev : Patronne de la clinique

    •       Dante Briggins : Patron de la clinique

    •       Detlef Bothe (en) : l'homme dans la télécabine

    •       Nigel Barber