Le chien est le meilleur ami de l’homme. Il n’est pas certain que ce dernier le lui rende bien. Quand il devient encombrant, malade, trop agité, trop ceci, trop cela, des humains mal intentionnés, irresponsables l’abandonnent. Le voilà sur le bord de la route, on le lâche en pleine forêt, voire pire. C’est ce qui arrive au pauvre Moong-chi, un paquet de croquettes, sa balle préférée et aucun adieu. Il attend, fidèle, stupide, avec une forte propension à croire en la bienveillance, à l’amour. Heureusement, une bande de cabots veille au cœur de la forêt pour récupérer les âmes perdues. Moong-Chi se retrouve donc dans une nouvelle famille avec pour chef de troupe JJang-a et sa bande. Ils lui apprennent à survivre dans un monde sans collier. Exilé dans un petit village abandonné, il se construit un univers loin des hommes et de leur indélicatesse. Dans sa quête d’un ailleurs meilleur, Moong-chi croise la route de la belle Ba-mi et de sa troupe recluse dans la forêt. Suite à un concours de circonstances dont notre ami est en partie responsable, les deux clans se lancent dans une quête d’un Eden imaginaire ou pas.
« Vivre notre vie telle que nous l’avons rêvée permet d’en éprouver la quintessence. » les réalisateurs, Oh Sung-yoon, Lee Choon-Baek
Nous les chiens se divise en deux parties. Dans la première, c’est un film sur la survie en milieu difficile avec la rencontre de l’autre. Cinéma anthropomorphe, ces gentilles petites bêtes sont le reflet de notre âme, leur douleur devient la nôtre. Certes, me direz-vous, personne ne nous laisse gentiment au bord de la route, juste dans des maisons spécialisées. Toute la profondeur de l’âme humaine apparaît au début du récit. Ces braves gens heureux ne souhaitent le mal de personne. Tous ces gens bien partent en vacances sans jamais laisser un membre de la famille au bord de la route ou dans une maison spécialisée. Ils vous tiendront de beaux discours sur la valeur de l’âme et le soin qu’ils prennent d’autrui. C’est à travers le comportement de nos amis à quatre pattes que nous comprenons le sens de la bienveillance. Vous me trouvez ironique, cynique, mauvaise langue, que nenni ! J’aime les humains car j’aime profondément ma chienne. Notre petite bande vivant heureux car cachée traverse des moments difficiles, car ce film ne joue pas la carte du béni-oui-oui.
Il creuse son sillon en profondeur, aborde le racisme, l’écologie, la mort, l’amour, tous ces beaux sentiments qui nous animent à travers les chiens. La troupe est perturbée par l’arrivée de ce chien naïf, Moong-chi, qui ne comprend pas que son maitre ne reviendra plus. Il est l’élément qui bouscule cette communauté pépère pour la forcer à bouger et aller de l’avant. En face, nous trouverons une autre bande avec Ba-mi vivant au cœur de la nature. C’est un moyen d’aborder l’écologie et la préservation de notre environnement. La deuxième partie nous entraine en quête de l’Eden, le monde parfait où vivre en harmonie. Le sacrifice, le courage, le sens commun, l’idée de faire front ensemble, la solidarité prennent toute leur importance dans cette route en territoire hostile. A leurs trousses, le méchant de service, profiteur, mauvais à souhait, tous les humains ne sont pas à mettre dans le même sac. Il existe un havre de paix pour animaux tenu par un gentil couple. Je vous laisse découvrir le final assez surprenant, fou et symbolique. Ce récit d’apprentissage, initiatique, c’est aussi le nôtre.
Comment nous comporter dans le monde qui nous entoure. Comment trouver notre El Dorado, construire une famille, un univers en harmonie ? Depuis peu, les animaux ne sont plus des objets mais des êtres vivants, pensant, capables de sentiments. Est-ce que nous sommes bien des êtres supérieurs ? Pour ma part, dans notre course folle à l’inutile, la capacité de certains à faire souffrir, je ne vois pas d’être supérieur. Je sais que mon chien n’est pas un humain mais je ne l’abandonnerai pas au bord de la route. Il me comprend parfois mieux dans son empathie que ces braves gens qui veulent mon bonheur. Comme le dit le renard au Petit Prince « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. ». Nous les chiens est un film d’animation pour toute la famille qui nous aide à mieux appréhender la vie et le sens de nos responsabilités. Il porte bien son titre, Nous les chiens. Il ne joue pas sur la facilité mais nous rappelle notre devoir envers l’autre et la nature. C’est notre coup de cœur déconfiné.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Nous les chiens
Genre: Animation
Pays: Corée du Sud
Durée: 1h40
Réalisateur : Oh Sung-yoon, Lee Choon-Baek
Scénariste : Oh Sung-yoon
Compositeur : Lee Ji-soo
Producteur : Choi Youn-Kyoung
Producteur délégué : Woo-Taek Kim
Equipe technique
Monteur : Lee Ju-Ho, Lee Choon-Baek
Directeur artistique : You Seong-Bai
Superviseur des effets visuels : Kim Gi-Pyo
Distribution
Attachée de presse : Aurélie Lebrun, Emmanuelle Verniquet
Production : Odoltogi Studio
Agence de presse : Games of Com
Distributeur France (Sortie en salle) Les Bookmakers / The Jokers
Studio d’animation : Odoltogi Studio, Side 9, Studio Animal
Distribution
Acteurs de doublage (Voix locales)
Bami : Claire Tefnin
Bleu : Pierre Le Bec
Bongji : Pierre Lognay
Gaeko : Patrick Waleffe
Gardien : David Macaluso
Gardienne : Marie-Line Landerwyn
Jjanga : Franck Dacquin
Chasseur de chiens : Steve Driesen
Mère Tori : Fabienne Loriaux
Moongchi : Nicolas Matthys
Père Tori : Michelangelo Marchese
Rose : Sophie Pyronnet
Tori : Adrien Dussaiwoir
Acteur : Olivier Francart, Cécile Florin, Pierre Bodson, Philippe Allard, David Manet,
Benoit Van Dorslaer
Acteurs de doublage (Voix originales)
Bami : Park So-Dam
Jjanga : Park Chul-min
Chasseur de chiens : Lee Joon-hyuk
Moongchi : Kyung-soo Do