Marseille
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En Bref
Paolo a refait sa vie au Canada. Il a quitté 25 ans plutôt sa ville natale Marseille à cause d’un drame. Un jour, son frère Joseph l’appelle en catastrophe, le père ne va bien. Il serait même aux portes de la faucheuse et cette fois, Paolo ne pourra plus reculer. Il débarque à Marseille avec son fils et découvre une vérité de Marseillais un rien exagérée. Le père, renversé par un scooter, est un peu amnésique, la mémoire s’envole vers d’autres cieux. C’est peut-être le moment de renouer avec le passé, de solder les vieux comptes, de demander le pardon. En plus, il y a la jeune infirmière qui ne le laisse pas indifférent.
Divorcé, c’est peut-être même l’occasion de refaire sa vie. Paolo nous entraine au cœur d’un Marseille loin des clichés de pacotille qui font la une des journaux télévisés du 20 h. Nous découvrons les petites rues ensoleillées, le Vieux-Port et les gens ordinaires qui tentent de trouver une place au soleil. Il s’occupe avec son frère de construire à son père un environnement qui lui rappelle sa vie d’autrefois. C’est l’occasion de faire un pas de plus vers la jeune femme croisée aux urgences. Demander le pardon pour cette faute d’hier qui embrouille les familles, se rapprocher du père et lui offrir le plus beau des cadeaux qu’un fils puisse faire, l’amour ! Mots du cœur, visages souriants, la ville prend les couleurs de Pagnol, de tous ces Marseillais qui ont su nous ouvrir les yeux sur le Vieux-Port et une ville merveilleuse.
D’abord il faudrait expliquer le métier de critique aux petits nouveaux, une bande-annonce n’est pas un film et surtout pas celui que l’on aimerait voir pour s’acharner sur la bête. Une critique se base d’abord sur le parcours du réalisateur et le genre dans lequel il s’inscrit. C’est déjà la base. Les idées reçues, les cinéastes que l’on aime critiquer dans le mauvais sens, il y en a marre. Donc oubliez tout ce que vous avez pu lire, basé uniquement sur un film non vu. Vous passeriez à côté d’un bon moment de cinéma. Ceci dit, Marseille n’est pas le pendant de Bienvenue chez les Ch’tis, encore moins une vague de clichés sur la violence, la mafia, les quartiers dangereux ou l’insalubrité.
C’est la deuxième réalisation, en tant que réalisateur complet, de Kad Merad. Il confirme tout le bien que nous pensions de son passage derrière la caméra. Il construit une œuvre avec ses thématiques que nous retrouvons avec plaisir. Le scénario s’élabore à trois, avec Patrick Bosso et la comédienne Judith El-Zein, finalisé par Kad Merad. Comme nous l’évoquions avec la seule femme du trio, chacun, avec le même scénario, réaliserait un film différent. Il choisit la comédie sociale en demi-tons sur la ligne médiane entre l’italienne où le rire examine la société et l’anglaise plus ironique et sombre.
La mise en scène est tout en douceur et en couleurs, elle s’attache au cœur des personnages. Elle explore chaque facette de leur identité pour construire une belle fable de vie. C’est le retour aux origines pour le père et le fils. Le père, à travers la quête de sa mémoire perdue, remonte aux sources, à l’Italie de son enfance. L’errance prendra des couleurs marines, foule de touristes sur le Vieux-Port où le père s’échappe, s’égare un instant. Elle s’achève dans un arc-en-ciel que le fils offre à son père. C’est celle du retour au pays pour le fils qui s’attache à nous faire découvrir un Marseille plus réaliste, sur fond de ces coins perdus où le touriste devrait s’égarer plus souvent pour en saisir l’âme. C’est celui du frère Joseph reprenant le travail difficile du père au chantier naval et inscrivant sa vie dans la tradition familiale.
Le retour du fils en exil est le moyen pour chacun de poser un autre regard sur sa vie et sur la famille. Dès le départ, nous comprenons que ce dernier lien est celui qui la maintient soudée et lui permet d’avancer. La famille et plus particulièrement le père, se retrouvent une fois de plus au cœur du récit comme dans Monsieur Papa. C’est une autre façon de s’interroger sur elle et sur la figure paternelle qu’il nous offre. Il enrobe sa thématique dans un décor de soleil et de bonne humeur où la douleur se cache parfois. Nous sommes plus proches du Marseille humaniste de Pagnol, de la comédie d’Yves Robert que de la franche rigolade lorgnant vers l’Amérique ou la nouvelle mode à vannes. C’est un film chaleureux à l’humour bon ton et l’émotion authentique en prime.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Marseille
Réalisation : Kad Merad
Scénario : Patrick Bosso, Kad Merad et Judith El Zein
Production : Jean-Baptiste Dupont, Richard Grandpierre et Cyril Colbeau-Justin
Sociétés de production : Eskwad et LGM Productions ; Pathé Production et TF1 Films Production (coproductions)
Société de distribution : Pathé Distribution
Pays d'origine : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie
Date de sortie : 16 mars 2016
Distribution
Kad Merad : Paolo
Patrick Bosso : Joseph
Judith El Zein : Elena
Anne Charrier : Valérie
Julien Boisselier : Pierre
Venantino Venantini : Giovanni
Philippe Lefebvre : Le Directeur du CTC
Louis-Do de Lencquesaing : Stéphane
Mathieu Madénian : Le Maître d'hôtel du Petit Nice
Noëlle Perna
Titre original : Marseille
Réalisation : Kad Merad
Scénario : Patrick Bosso, Kad Merad et Judith El Zein
Production : Jean-Baptiste Dupont, Richard Grandpierre et Cyril Colbeau-Justin
Sociétés de production : Eskwad et LGM Productions ; Pathé Production et TF1 Films Production (coproductions)
Société de distribution : Pathé Distribution
Pays d'origine : France
Langue originale : français
Format : couleur
