Le spectateur novice criera au miracle, c’est génial ! Le vieux routard du suspense plus que du film d’horreur se dira qu’il a tiré la mauvaise carte. C’est le retour de la série B qui renifle du côté d’Hitchcock en se prenant pour De Palma. Combien de fois, attention trahison, nous avons vu ces histoires de vengeance remontant au trauma de notre enfance… Ce sont ces bonnes vieilles farces des années lycée finissant par vous hanter pour l’éternité. Ces histoires- là se ramassent à la pelle. Non, je n’ai pas oublié... Cerise sur le gâteau, il vous faudra aligner un certain nombre de fêtes redondantes avant le quart d’heure final. La formule est simple, vous prenez une brave dame aimable et serviable. Vous lui collez deux ou trois petits secrets pour maintenir le flou et un trauma remontant à l’enfance.

Agitez le tout, rajoutez des jeunes en quête de sensations fortes et le tour est joué. Après les portes qui bougent, les lits grinçant dans une image infrarouge verdâtre, vous obtenez votre nouvelle arnaque. Une série B en mode mini, avec deux ou trois trucs pour faire monter le suspense. C’est très vite perceptible, même pour un non-voyant. Au final, vous aurez le droit à un grand feu de joie, plus proche du cinéma d’horreur ou du torture porn comme Saw, Hostel. Tate Taylor nous habituait à un cinéma sympathique et réussi avec La couleur des sentiments, Get on Up, La fille du train couvrant tous les genres. Il fait appel à son actrice fétiche, Octavia Spencer, créant un personnage entre Docteur Jekyll et Mister Hyde bien ficelé. Juliette Lewis en mère célibataire en bout de course nous rappelle qu’elle fut une grande actrice.

Le scénario semblait prometteur, hélas, très vite il montre ses limites, alignant les scènes de fêtards sans intérêt. Il finit par quitter le suspense pour le territoire de l’horreur en ramassant au passage tous les poncifs. Pourtant tout au long du récit, le spectateur habitué ne manquera pas de repérer des pistes scénaristiques qui conduiraient l’histoire sur des terres plus originales. Il reste au final une série B sans grande saveur.

Patrick Van Langhenhoven

    Titre original : Ma

    Réalisation : Tate Taylor

    Scénario : Scotty Landes et Tate Taylor, d'après une histoire de Scotty Landes

    Direction artistique :

    Décors : Marc Fisichella

    Costumes : Megan Coates

    Photographie : Christina Voros

    Montage : Lucy Donaldson et Jin Lee

    Musique : Gregory Tripi

    Production : Jason Blum, John Norris et Tate Taylor

    Coproducteurs : Phillip Dawe, Beatriz Sequeira et Ryan Turek

    Producteurs délégués : Robin Mulcahy Fisichella et Octavia Spencer

    Sociétés de production : Blumhouse Productions et Wyolah Films

    Sociétés de distribution : Universal Pictures (États-Unis), Universal Pictures International (France)

    Budget : n/a

    Pays d'origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : horreur, thriller

    Dates de sortie: 5 juin 2019

    Classification: - 12 ans avec avertissement

Distribution

    Octavia Spencer (VF : Nathalie Hons) : Sue Ann « Ma » Ellington

    Diana Silvers : Maggie Thompson

    Juliette Lewis : Erica Thompson, la mère de Maggie

    Missi Pyle : Mercedes

    McKaley Miller (VF : Mélanie Dambermont) : Haley

    Corey Fogelmanis : Andy Hawkins

    Luke Evans : Ben Hawkins, le père d'Andy

    Gianni Paolo : Chaz

    Dante Brown : Darrell

    Tanyell Waivers : Genie

    Kyanna Simone Simpson : Sue Ann, jeune

    Allison Janney : Dr Brooks