Le Prince Oublié

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Un film de Michel Hazanavicius ,
Avec Omar Sy, Bérénice Bejo, François Damiens ,

Genre : Comédie
Durée : 1h41
France

En Bref

Il était une fois, un papa célibataire Djibi, tellement attentionné qu’il inventait chaque soir une petite histoire à sa petite fille. Cet instant magique devenait celui du partage après l’école pour l’un et le travail pour l’autre. La vie s’écoulait ainsi, délicieuse et douce comme un conte de fées. Il endossait le costume du prince sauvant la mini princesse de son cœur. Chaque soir, il déjouait les mauvais coups du sort imaginé par le méchant de service Pritprout. Chaque soir, il déroulait dans les studios de l’imaginaire, un conte merveilleux. Le temps, ce petit farceur creusant les rides tourne l’horloge des âges. Un beau soir, moins ordinaire la petite refuse son histoire. Il est un âge ou les princesses s’inventent leur propre conte. Djibi pauvre Prince perdu passe dans la zone d’attente puis de l’oublie. Pritprout et le prince d’hier sont jetés aux oubliettes, game over fin de la partie. Pourtant ils devront sortir de l’ombre, car un terrible danger menace notre princesse, mais ce n’est pas si facile. Ils pourront conter sur une bonne fée qui vient juste d’emménager. Le temps peut compter sur le destin tout aussi blagueur.

Le dernier film Michel Hazanavicius est un conte enchanteur sur l’enfance et le temps qui passe. Il nous raconte les liens que tissent les parents et les enfants aussi mouvants que les vagues de l’océan. Pour cela il mélange l’univers du conte à sa façon version flashi et moderne, et la réalité. On retrouve Omar Sy en papa poule à l’imagination débordante. Le conte nous aide à cheminer sur la route de l’existence, petite leçon, guide pour franchir les étapes difficiles. Amour, amitié, trahison, valeurs essentielles se retrouvent au cœur du récit pour mieux nous aider à franchir le cap. Du loup du petit chaperon rouge aux enfants gourmands Hansel et Grethel, en passant par cendrillon et le petit Poucet. Ils aident à affronter la vie et ses douleurs, pour trouver finalement le chemin du bonheur. Le Prince oublié aura donc pour premier objectif celui de nous faire accepter le temps qui passe et la relation évolutive avec nos enfants. Nous serons toujours leur prince, mais nous devrons accepter qu’un autre prenne une place aussi grande dans leur cœur.

Djibi le héros de l’histoire refuse de voir grandir sa fille et de perdre ce moment de connivence et de partage. C’est le temps des secrets, de la construction d’un univers donnant une nouvelle place au père. Un nouveau prince, un amoureux s‘installe dans le cœur de Sofia. La morale du conte finit par nous dire que celui d’hier devient un autre personnage tout aussi important et irremplaçable. Dans le conte, il faut un méchant sorcier, manipulateur comme Pritprout. Il représente les obstacles à franchir pour grandir. Petite Fée, princesse à la porte, la voisine est ce personnage récurrent intervenant quand plus rien ne va plus. Elle est le petit coup de pouce ouvrant les yeux sur la réalité. Hommage au cinéma Michel Hazanavicius transforme le conte en un film avec ces plateaux de tournage et son univers bonbons se transformant sur la fin en chaos.

Il faudra ressortir de la grotte, renaitre pour accepter la vie et la place qu’elle nous donne. D’un conte il en fait toute une réflexion sur la famille et notre époque. On appréciera les clins d’œil parsemant le film, panneau publicitaire, décors, objets, à trouver. Omar Sy est parfait dans le rôle de ce papa poule tout comme Bérénice Béjo déjà magique inoubliable dans cette fée invisible au sens propre et figuré. Elle prend de plus en plus de consistances au fur et à mesure de l’apprentissage de la vie. C’est aussi un regard sur le cinéma et toute la fabrication de la magie que nous découvrons à l’écran. Une fois de plus, derrière une histoire simple le réalisateur nous en dit plus sur nous-mêmes et la vie qui passe comme dans The Artist.

Patrick Van Langhenhoven