L'Intouchable, Harvey Weinstein

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Un film de Ursula Macfarlane,
Avec aucun,

Genre : Documentaire
Durée : 1h39
États-Unis

En Bref

On commence par le parcours d’un jeune garçon et de son frère vers les sunlights de la célébrité de la gloire jusqu’à l’horreur présumée. Très tôt les Weinstein sont convaincus que leur place n’est pas à Buffalo à valoriser des concerts. Ils deviennent incontournables. Chaque artiste leur confie sa promo. Ils veulent plus et fondent en 1979 le studio indépendant Miramax. Ils misent sur le cinéma indépendant avec des films de Steven Soderbergh, Sexe, Mensonges et Vidéo, Quentin Tarantino, Pulp fiction et bien d’autres. L’aventure connaît dans les années quatre-vingt-dix des difficultés financières. C’est en 2017 qu’éclate le scandale qui conduira au mouvement Me Too et à une prise de conscience de la condition féminine dans tous les milieux. Il est certain que tous les prédateurs repoussants n’ont pas encore été percés à jour et que d’autres scandales risquent de voir le jour dans les années à venir.

« Le rapport de force est le suivant : Harvey 10, moi 0. » Lauren O’Connor.

Ce n’est pas dans la forme que le documentaire assez classique d’Ursula Macfarlane trouve toute sa force. C’est dans la parole qu’il récolte. Il ne démonte pas la construction d’un présumé monstre, serial violeur d’une mauvaise série, mais son parcours et son fonctionnement. 93 femmes l’accusent de harcèlement, d’agression sexuelle, voire de viol. Elle donne la parole à des personnalités moins célèbres. Elle montre comment cet ogre pouvait détruire une carrière. Le personnage se dévoile à travers la parole des employés, des partenaires, des journalistes d’investigation. Il touche de nombreuses couches de la société. Au-delà des actrices, nous trouvons des employées, journalistes, productrices, assistantes ou mannequins. La parole libère des visages effroyables de vies brisées, jetées dans le chaos intérieur dont les victimes se relèvent difficilement.

Celui des employés laisse planer un doute sur la mesure des actes et de leur connaissance. L’un deux regrette de ne pas avoir aidé suffisamment son amie. Lauren O’Connor dénonce son comportement au département des ressources humaines de la Weinstein Company. Zelda Perkins raconte comment elle signe un accord de confidentialité draconien après avoir secouru une victime. L’Intouchable, Harvey Weinstein fait apparaître, derrière le masque, l’horreur d’un monde des puissants qui n’est pas une légende. L’imaginaire des producteurs se trouve soudain dépassé par la réalité. Comment au vingt-et-unième siècle, se voulant spirituel est-ce possible ? C’est là que le documentaire prend toute sa force et la forme ne vient pas interférer avec le fond. Le plus inquiétant reste cette porte ouverte sur l’inadmissible qui laisse entrevoir d’autres monstres cachés dans notre société. Il ne fait aucun doute que le temps de la parole doit laisser la place à celui des actes. Il est temps que naisse ce monde égalitaire dont nous rêvions dans les années 70.

Patrick Van Langhenhoven