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affiche Free Love

Free Love

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Un film de Peter Sollett ,
Avec Julianne Moore, Ellen Page, Steve Carell,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h34
États-Unis

En Bref

Loin de son comté, Laurel Hester, inspecteur exemplaire, tombe sous le charme de Stacie une jeune femme. Il n’est pas facile d'être gay dans la police, alors lesbienne c'est pas le pied. Laurel cache son homosexualité même à son partenaire et ses amours plus loin à la ronde. Pour Stacie, il faut toujours prouver face aux mecs qu’on assure, voire plus. Une romance s'ébauche au jour le jour, se construit de rencontre en rencontre, de découverte en découverte comme toute histoire d'amour. Simple, sans heurt, juste ces petites choses qui vous rapprochent et ne vous lâchent plus. Le bonheur s'installe, ce n'est pas grand-chose, pas de flonflon, de feu d'artifice juste la présence quotidienne.

Elle rend chaque jour plus merveilleux, plus acceptable. Vient l'orage qui ravage tout ne laisse rien intact. Cancer. Il mord le bonheur pour le remplacer par la tristesse et la peur de la mort. Il diminue l'horloge des jours heureux, raccourcit la présence au silence. Il devient important de profiter de chaque jour comme du dernier. Tout se complique lorsque Laurel souhaite léguer sa pension à sa mort à sa compagne comme la loi l’y autorise. Il suffit de l’aval des membres du conseil, qui la lui refusent à cause de son homosexualité et d’un vieux fond réactionnaire pour certains. Laurel croit en la loi, s’engage un combat pour la faire respecter, il faut gagner avant que la faucheuse n’arrive. Ensuite,  il ne  reste qu'une boîte et de la poussière emportée par le vent de ce qui a ri et aimé. Il ne reste qu’une présence dans la mémoire des vivants pour vaincre l’oubli.


Ron Nyswaner, le scénariste de l’émouvant Philadelphia mis en scène par Jonathan Demme, adapte le roman de Cynthia Wade et renoue avec la cause gay et lesbienne. Les droits des uns ne sont pas ceux des autres. Un couple est un couple, les états de service d'un flic brillant ne suffisent pas à faire reconnaître son bon droit. Pour celui qui reste, c'est garder la part d'arc-en-ciel où l'on nichait son bonheur à portée de main. Pour le monde, c'est accepter les mêmes droits pour tous. Ce sont autant de thèmes que le film évoque et explore plus ou moins en profondeur. Dans une première partie, nous découvrons une femme flic intègre, croyant en la loi juste. Elle se montre aussi brave qu’un homme et un élément de valeur sur qui on peut compter. Dans son milieu professionnel, ils ignorent sa sexualité.

Elle en dévoile les raisons de façon subtile un peu plus tard. C’est l’occasion de découvrir la condition des gays aux Etats-Unis dans un temps pas si lointain. C’est l’asile par la famille à 16 ans quand elle lui annonce la nouvelle. Loin de l’émotion de Philadelphia, le film suit une trame classique avec ses passages obligatoires. Dans un premier temps nous découvrons Laurel au sein de son équipe, une façon de nous montrer la rigueur et les qualités d’enquêteur du personnage. Nous sommes dans une version série de la police procédurale. La deuxième partie nous raconte la rencontre, loin de la zone d’action de Laurel et devient une romance amoureuse entre deux femmes. Le réalisateur aborde la condition des lesbiennes aux Etats-Unis et leur confrontation au monde.

Le tout se joue sous la forme de confidences et de rencontres pour l’achat d’une maison, un verre pris dans un bar, etc. Dans sa dernière partie, le film devient un peu intéressant avec le regard qu’il porte sur la société américaine réactionnaire au sein des petites villes. Il explique la montée de certaines figures qui nous apparaissent équivoques lors des élections aux USA. Entre les vieux barbichons du conseil effarés « pas de ça chez nous », les flics qui dans l’ensemble restent neutres, un troisième camp se dessine. C’est le jeune conseiller progressiste, le partenaire enquêteur dépassé qui finit par comprendre et les associations militantes avec un Steve Carell excellent en meneur de troupes. Julianne Moore après Still Alice (sur Alzheimer) reprend un rôle où la maladie transforme la relation et le bonheur du couple.

Sans être d’une facture brillante comme nous l’aurions aimé, sans nous prendre totalement aux tripes, Free Love n’est pas déplaisant et se laisse voir. Il tient sur son duo Julianne Moore, Ellen Page, et pas mal de seconds rôles comme Steve Carell, Michael Shannon, Josh Charles très convaincants. Peter Sollett n’a peut-être pas osé trop bousculer son récit, nous lui devons pourtant l’excellent Une nuit à New York. Free Love montre la difficulté d’être femme dans un métier d’homme, de la double discrimination en tant que femme et lesbienne.

 Patrick Van Langhenhoven

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Titre original : Freeheld

    •       Réalisation : Peter Sollett

    •       Scénario : Ron Nyswaner

    •       Costumes : Stacey Battat

    •       Montage : Andrew Mondshein

    •       Musique : Hans Zimmer

    •       Production : Kelly Bush, Richard Fischoff, Phil Hunt, Duncan Montgomery, Compton Ross, Robert Salerno, Jack Selby, Michael Shamberg, Stacy Sher, James D. Stern, Scott G. Stone et Cynthia Wade

    ◦       Producteurs exécutifs : Adam Del Deo, Douglas Hansen, Stephen Kelliher, Taylor Latham, Ameet Suckla, Kristina Sorensen

    ◦       Producteurs associés : Tom Harberd, Jessica Pressman, Joey Stewart

    •       Pays d'origine :  États-Unis

    •       Langue originale : anglais

    •       Genre : Drame

    •       Dates de sortie :10 février 2016

Distribution

    •       Ellen Page (VF : Juliette Allain) : Stacie Andree

    •       Julianne Moore (VF : Cécile Paoli) : Laurel Hester (en)

    •       Steve Carell (VF : Laurent Natrella) : Steven Goldstein

    •       Michael Shannon (VF : Jean-Michel Fête) : Dane Wells

    •       Josh Charles (VF : Cyrille Monge) : Bryan Kelder

    •       Luke Grimes (VF : Benjamin Siksou) : Todd Belkin