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affiche Epicentro

Epicentro

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Un film de Hubert Sauper,
Avec Les habitants, les passants,

Genre : Documentaire
Durée : 1h47
France

En Bref

Cuba, utopie ou dystopie ? Sauper, en s’immergeant caméra à l’épaule dans La Havane au milieu de ses habitants, tente d’étayer une thèse : l’image est le nouvel outil de propagande qui permet de « faire » l’histoire. En février 1898 le cuirassé américain USS Maine explose dans la baie de Guantánamo. A l’époque l’ile est aux mains des Espagnols. L’accident leur sera attribué et permettra la mainmise, sous couvert de libération des Cubains, par l’Oncle Sam.


A la recherche d’un cinéma vérité, le réalisateur ne convainc guère tant nous avons l’impression qu’il veut absolument valider son hypothèse de départ. Utopie parce que, même soumis aux aléas politiques, les Cubains restent debout. Ils gardent comme un espoir et une force de vie, malgré une révolution qui les a conduits à une grande pauvreté. Dystopie car l’esclavage, la colonisation puis la mondialisation n’ont fait que modifier le visage de cette pauvreté sans jamais y remédier.

Sauper fait toute une démonstration sur le pouvoir de l’image, et, beau joueur, mais tard dans le film, il n’exclut pas que lui-même fait partie du phénomène. On ne peut s’empêcher de tiquer sur un brin (un gros brin ?) de voyeurisme et de manipulation. Filmer des enfants, très bien, mais certaines scènes encouragent le côté « singe savant », qui n’est pas si éloigné de la condition de ces jeunes filles qui proposent de la tendresse tarifée aux touristes le soir.

Le mérite du film est de montrer la complexité de Cuba et de dépasser l’effet carte postale. Ensuite, il n’est pas interdit d’avoir des réserves sur la méthode et même sur le contenu. La scène où les enfants entrent dans le saint des saints, la piscine du Grand Hôtel est limite, ainsi que la scène qui reproduit une dispute mère fille dont on comprend un peu plus tard qu’elle est fictive. Il y a comme de l’intrusion de la  part de Sauper, sous couvert de dénoncer cette même intrusion que les touristes pratiquent à coup de selfies. Par ailleurs, la construction désordonnée n’aide pas toujours à suivre le raisonnement.

Mais on peut aussi se laisser porter et profiter des images rares dans la proximité et apprécier le regard critique du film, malgré une certaine ambivalence.

 Françoise Poul

Note du support : n/a
Support vidéo :
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Sous-titres :
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Titre : Epicentro

 Genre : Documentaire

 Pays : France Autriche

Durée : 1h47

 Réalisateur : Hubert Sauper

 Acteurs : Les habitants, les passants.