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affiche Dark Waters

Dark Waters

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Un film de Todd Haynes ,
Avec Mark Ruffalo, Anne Hathaway, Tim Robbins,

Genre : Biographique
Durée : 2h08
États-Unis

En Bref

Jusqu’ici, Robert Bilott, avocat d’affaires, s’occupait des intérêts des grandes entreprises chimiques comme DuPont de Nemours. Un brave paysan de sa terre natale, la Virginie, ami de sa grand-mère, change son point de vue. L’eau est polluée, notamment par la présence de PFOA utilisé pour des produits de la marque Téflon. Au départ, Robert voit dans cette affaire un conflit d’intérêts. C’est en découvrant l’ampleur des dégâts sur les habitants et la nature qu’il change d’attitude. C’est un homme honnête et intègre. Il refuse la mauvaise foi de DuPont de Nemours. Il n’ignore pas que ce combat est celui du pot de terre contre le pot de fer. Obstiné, il se lance dans la bataille juridique qui s’engage avec l’appui de son cabinet et de son patron, Tom Terp. Commence un travail de longue haleine, fait de rencontres, de dossiers à éplucher, de tests en pagaille. DuPont, sous ses airs sympathiques, joue la carte de la mauvaise foi, l’inonde de dossiers, de coups de pression et de coup bas dans une bataille qui dure encore.


Dupont de Nemours se spécialise dans le revêtement anti adhésif, notamment sur la fameuse poêle Tefal, mais pas que. Cet ancien fabricant de poudre à canon devient le leader sur le marché de cette technique. Ce petit avantage pour la ménagère s’avère vite un poison cancérigène pour l’environnement et pour notre santé. Voilà pour simplifier le point de départ de cette affaire qui remue encore l’Amérique.

Après Erin Brockovich 2000 de Steven Soderbergh, Margin Call 2013 de J.C Chandor, Spotlight 2015 de Tom Mc Carthy, Dark Waters rejoint la liste des films dénonciateurs dans la lignée du cinéma social hollywoodien des années 30. Mark Ruffalo, sur la base d’un article, propose à Todd Haynes d’en assurer la réalisation. C’est un choix évident pour l’acteur, improbable pour l’élu. Ce dernier s’inscrit dans un cinéma conventionnel mais singulier, 1998  Velvet Goldmine, 2002 Loin du paradis, 2006  I'm Not There, 2015 Carol, 2017  Le Musée des merveilles. Il plonge dans l’âme profonde des personnages pour explorer une société, un fait social particulier. Il n’est donc pas étonnant que le sujet l’intéresse et plus spécifiquement l’aspect humain. Il arrive à nous tenir en haleine en prenant le temps d’installer les ambiances et la longue traque compliquée de son avocat. C’est un combat feutré, silencieux, s’appuyant sur les détails et la compilation de piles de dossiers. Parfois s’élèvent les éclats de voix, la femme de Bilott, du coupable, de son patron, du paysan désespéré. Nous retrouvons les cartons tête de chapitre, ponctuant les progrès de l’enquête avec la liste, enfin, des victoires acquises. Il privilégie plus le cœur de ses personnages confrontés à la quête de la vérité que le rythme. Il trace un parallèle entre les détails de l’affaire et le parcours de Bill Bilott qui sacrifie tout à celle-ci.

Il faut souvent lire derrière les lignes, comme le personnage de Sarah Bilott, sa femme, moins insignifiante que l’on ne pense. Il s’inscrit dans les pas d’Alan J.Pakula, maitre du thriller paranoïaque des années 70, Les hommes du président 1976, L’affaire Pélican 1993, voire pour ma part un soupçon de Sidney Lumet. Le choix des lieux, voire de la météo, est un point important, parking à l’image des Hommes du président, paysages gris, hiver, jeux d’ombre et de lumière comme les intérieurs du foyer. C’est une photographie proche du documentaire, souvent dans les tons bleus, comme l’eau polluée, l’hiver en toile de fond. L’évolution des lieux raconte aussi celle de la société des années 2000. Nous ressentons le suspense, la tension, grâce à une composition du cadre juste et un jeu des acteurs tout aussi important que les dialogues. La photographie et certaines compositions du cadre nous rappellent, de l’avis du réalisateur, les tableaux de Robert Brechtle, et l’influence de Gordon Willis. En sortant, vous serez prévenus, votre poêle Téflon ne vous veut pas que du bien !

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original et français : Dark Waters

    Titre de travail : Dry Run

    Réalisation : Todd Haynes

    Scénario : Matthew Carnahan et Mario Correa, d'après l'article The Lawyer Who Became DuPont's Worst Nightmare de Nathaniel Rich

    Montage : Affonso Gonçalves

    Musique : Marcelo Zarvos

    Photographie : Edward Lachman

    Production : Pamela Koffler, Mark Ruffalo, Jeff Skoll et Christine Vachon

        Production déléguée : Jonathan King

    Sociétés de production : Killer Films et Participant Media

    Sociétés de distribution : Focus Features (USA), Le Pacte (France)

    Pays d'origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : drame juridique

    Budget : n/a

    Durée : 126 minutes

    Dates de sortie : 26 février 2020

Distribution

Mark Ruffalo (VQ : Sylvain Hétu) : Robert Bilott

    Anne Hathaway (VF : Ludmila Ruoso ; VQ : Geneviève Désilets) : Sarah Bilott

    Tim Robbins (VQ : Benoit Rousseau) : Tom Terp

    Bill Pullman (VQ : Marc Bellier) : Harry Deitzler

    Bill Camp (VQ : Guy Nadon) : Wilbur Tennant

    Victor Garber (VQ : Jacques Lavallée) : Phil Donnelly

    Mare Winningham : Darlene Kiger

    William Jackson Harper (VF : Jean-Baptiste Anoumon) : James Ross

    Louisa Krause : Karla

    Denise Dal Vera (VF : Christiane Ludot) : Sandra Tennant