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affiche Chronique d'une liaison passagère

Chronique d'une liaison passagère

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Un film de Emmanuel Mouret,
Avec Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne, Georgia Scalliet ,

Genre : Comédie romantique
Durée : 1h40
France

En Bref

« La passion, c’est beaucoup d'air brassé »

L’aurore de leur liaison commence dans le brouhaha d’un café, prélude à cette chronique d’une liaison passagère. Charlotte et Simon ne jettent pas les dés du hasard, mais les bases de leur liaison particulière. Il n’est pas question de s’attacher, mais juste vivre du sexe dans une relation libre de toute entrave. C’est la première fois que Simon trompe sa femme. C’est peut-être différent pour Charlotte. Nous voici petit Cupidon spectateur, à suivre cette drôle d’histoire qui puise dans le moment présent la force de leur idylle. Les corps que nous ne verrons jamais dans l’acte, ouvrent la porte à une parole libre. On discute de tout sans tabou, ouvert aux fantasmes pour explorer le territoire secret de l’amour. Tout devient une dernière et une première fois dans un éternel présent immortel. La question que se pose le petit Cupidon voyeur que nous sommes : cela peut-il durer longtemps sans s’attacher l’un à l’autre pour une parenthèse, ou la vie ?


« Une parenthèse s’ouvre et se referme »
Le sentiment amoureux est sans aucun doute le coeur de l’oeuvre d’Emmanuel Mouret. C’est une petite musique de ces rencontres et ces mots ancrés dans le présent, ignorant l’avenir. Le spectateur, dans une mise en scène lumineuse, se laisse envoûter par le suspense. Les nombreuses questions sur cette relation particulière reviennent à chaque rencontre. Comme le rocher de Sisyphe, leur destin n’est-il qu’un éternel recommencement ? Comme le dit Emmanuel Mouret. « Jusqu’à quel moment cette relation d’entente et de légèreté va-t-elle durer ? Peut-on vivre une relation uniquement pour le plaisir ? Peut-on aimer sans se projeter ? » Ce sont les questions que je trouvais intéressantes à développer au fil de ces rendez-vous. La parole occupe une large place dans une quête du vrai, sans artifice. On échange sur la vie ; l’amour cherchant à découvrir l’âme de l’autre.


« Tout est une dernière fois, on change »
Derrière la parole se cache l'espace des rencontres, large, intimiste, restreint dans une variation calculée. Le café du début restreint paraît plus ouvert par la vitre donnant sur la vie extérieure. C’est souvent dans les parcs, l’appartement de Charlotte, une superbe maison au coeur de la forêt comme dans les contes. Un contre-jour dans une église, le rayon poésie d’une librairie sont autant d’indices à déceler. Ces particules éphémères tiennent un peu du conte, des fragrances d’un parfum de vie, d’illusions, de magie de l’amour, de poésie. L’espace, les contre-jours dessinent des ombres dans l’attente et la présence ensorcelante de l’autre. Peu à peu les spectateurs sont témoins du mystère de l’amour qui se dévoile et tisse une nouvelle tapisserie de la vie. On en explore en toute liberté les fantasmes que cette liaison ouverte à tout autorise. C’est pourtant par eux que viendra la dernière parole d’une parenthèse qu’il faudra bien refermer.

Le temps défile sans jamais s’accrocher, dans un éternel recommencement, quand chaque pierre est précieuse. La parole importante masque un autre discours par les lieux choisis, ces non-dits. Le refus d’envisager une histoire durable n’est-il pas déjà son commencement ?     Le corps se fige dans les gestes, la main qui caresse, outil de son métier pour Simon, occupe une place importante. Elle dessine un autre message. Le film doit beaucoup à son couple, Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne, remarquables. La caméra d’Emmanuel Mouret capture une Sandrine Kiberlain lumineuse comme la muse du poète. On peut penser qu’il y aura un après différent dans l’oeuvre du réalisateur. Il ne vous reste plus qu'à déguster cette « Chronique d'une liaison passagère » entre conte et poésie.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté 2.35
Langues Audio : français - Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Pyramide Vidéo

Bonus:

Commentaire du film par Emmanuel Mouret et son directeur de la photographie Laurent Desmet (45mn)

court métrage "un zombie dans mon lit" (2018 14mn)

•    Titre français : Chronique d’une liaison passagère
    •    Réalisation : Emmanuel Mouret
    •    Scénario : Emmanuel Mouret et Pierre Giraud
    •    Photographie : Laurent Desmet
    •    Production : Frédéric Niedermayer
    •    Sociétés de production : Moby Dick Films, Arte France Cinéma, Canal +
    •    Société de distribution : Pyramide Distribution
    •    Pays d'origine :  France
    •    Langue originale : français
    •    Durée : 100 minutes
    •    Genre : Comédie dramatique
    •    Dates de sortie : 21 mai 2022 (Festival de Cannes 2022) 14 septembre 2022


Distribution

    •    Sandrine Kiberlain : Charlotte
    •    Vincent Macaigne : Simon
    •    Georgia Scalliet : Louise
    •    Maxence Tual : Manu

    •    Stéphane Mercorol : Carlos