Adela et son mari Juan franchissent la frontière mexicaine clandestinement pour trouver une vie meilleure aux États-Unis. Les nouveaux Pères fondateurs, un peu fachos sur les bords, lancent une grande purge annuelle. Ils ont trouvé chacun un boulot quand la date fatidique tombe à la loterie des mauvaises nouvelles. Juan travaille pour les Tucker, éleveurs de chevaux, satisfaits, contents de lui. Les douze heures de cauchemar devraient passer vite en évitant de mettre le bout du nez dehors. Les exilés, contre quelques dollars, se sont regroupés sous la protection de milices facilitant le passage de la mort à volonté pour nourrir le diable. Au petit matin, ils peuvent regagner leur travail, heureux de vivre le rêve américain de nouveau. Cette année, petit changement de registre. Les mouvements extrémistes racistes décident de prolonger la purge jusqu’à l’éradication de tous ceux qui ne sont pas comme eux. Le massacre ne s’arrête pas et l’Amérique passe du rêve au cauchemar avec ce coup d’état. Adela, Juan, leur ami T.T et les survivants de la famille Tucker doivent rejoindre la réserve indienne, seul passage pour le Mexique pas rancunier du tout.
C’est la dernière production de la roublarde petite maison à produire de l’horreur, Blumhouse. Le synopsis prometteur pour public en manque de sensations ténébreuses et horrifiantes aboutit une fois de plus à un recyclage en forme de série B. Elle s’ouvre en 2013 avec American Nightmare 1, de James DeMonaco. Une famille est coincée dans sa maison en banlieue, comme on en voit dans les films de Tim Burton, par un groupe de purgeurs. La suite ne tarde pas, Américan Nightmare 2 Anarchy en 2014, avec toujours aux commandes son créateur, James DeMonaco. Cette fois, le terrain de jeux s’étend à la ville entière avec une bonne vengeance à la clé. Comme pour Paranormal Activity de la même maison, les nombreux adeptes en redemandent. Ce sera American Nightmare 3 : Élections en 2016, de James DeMonaco. Le pouvoir profite de la purge pour éliminer une future candidate à l’élection présidentielle.
La drôlesse, en bonne place pour le trône, imagine de supprimer la petite réjouissance annuelle. C’est le retour en 2016 aux origines avec American Nightmare 4 : Les Origines, de Gerard McMurray. On nous raconte comment les nouveaux Pères fondateurs, devant la criminalité galopante, accouchent d’une superbe idée. En une nuit on purge bébé. (clin d’œil à la comédie de Jean Renoir de 1931, adaptée d’une pièce de Georges Feydeau). C’est une longue suite qui nous amène à ce dernier volume de la saga, cachant un western avec les cow-boys, les gentils Indiens, les méchants et des chevaux. Tous les ingrédients sont là pour, une fois de plus, masquer un autre genre comme la maison piégée, la ville envahie par le chaos, un clin d’œil à Trump et ses méthodes, l’incontournable retour sur les origines. Plus que de la peur, c’est un abonnement à la violence en veux-tu en voilà.
On est encore sous le poids d’un certain président blondinet aux idées réactionnaires. C’est un Mexicain aux commandes qui essaye d’insuffler un peu de profondeur dans le chaos. Des bandits débarquent dans le ranch pour massacrer la famille et voler ses terres. On coupe la main d’un gentil qui n’aura de cesse de se venger. S’ensuit une cavale sur les terres et en pleine ville d’El Paso à la frontière. Le tout se finit par une bataille rangée au cœur de la réserve où le nouveau Sitting Bull avait prévenu que la purge finirait mal. Vu sous l’angle de la série B, c’est plutôt marrant et plus film d’action que d’horreur. Normalement, ce volet devait clore la saga mais on ne tue pas la poule aux œufs d’or et déjà se murmure dans les salons cossus d’Hollywood un sixième opus… pourquoi pas !
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : The Forever Purge
Titre français : American Nightmare 5 : Sans Limites
Titre québécois : La Purge Éternelle
Réalisation : Everardo Gout
Scénario : James DeMonaco
Directeurs artistiques : Susan Alegria et Clint Wallace
Décors : Jennifer Spence
Casting : Sarah Domeier et Terri Taylor
Costumes : Leah Butler
Photographie : Luis David Sansans
Montage : Todd E. Miller et Vincent Tabaillon
Musique : The Newton Brothers
Producteurs : Michael Bay, Jason Blum, Andrew Form, Brad Fuller et Sébastien K. Lemercier
Sociétés de production : Perfect World Pictures, Blumhouse Productions et Platinum Dunes
Société de distribution : Universal Pictures
Budget : 18 millions de dollars
Box-office : 35 millions de dollars (en cours)
Pays d'origine : États-Unis
Langues originales : anglais
Format : couleur — 1.85:1 — son Dolby Digital / Dolby Surround 7.1 / Dolby Atmos
Genre : action, thriller, horreur
Durée : 103 minutes
Dates de sortie : 4 août 2021
Classifications : avertissement en France
Distribution
Ana de la Reguera : Adela
Josh Lucas : Dylan Tucker
Cassidy Freeman (VF : Laurence Dourlens) : Cassidy Tucker
Veronica Falcón (VF : Emmanuelle Rivière) : Lydia
Leven Rambin : Harper Tucker
Will Patton : Mr. Tucker
Susie Abromeit : Mrs. Hardin
Tenoch Huerta : Juan
Alejandro Edda : T.T.
Will Brittain : Kirk
Anthony Molinari : Merc
Antwan Eilish : Chase
Brett Edwards : Lead Merc
Edward Gelhaus : Tattoo 'NZI'
Gregory Zaragoza : Chiago
Sammi Rotibi : Darius Bryant