Genre : Festival Cinéma
Du 30 aout au 8 septembre 2013
Ah Deauville ! Ses bobos parisiens envahissent les planches pendant l’été tandis que les journalistes remplissent le palais des congrès de la ville. Parfois ils se retrouvent le temps des séances de son Festival Américain, ouvertes au public. Voici venir la 39ème édition de ce grand festival. L’Amérique traverse l’atlantique le temps d’une semaine et s’installe dans cette chic station balnéaire.
En compétition cette année : des grands noms. Sam Rockwell pour A Single Shot de David M. Rosenthal, Robert Redford avec All is Lost de J.C. Chandor, Guy Pearce pour Breathe In de Drake Doremus, Rooney Mara et Casey Affleck pour Ain’t Them Bodies Saints de David Lowery, Ed Harris et January Jones, plus connue pour son rôle d’épouse de Don Draper dans la série Mad Men, pour le film Sweetwater de Noah et Logan Miller. En revanche, il y a fort à parier que vous n’avez jamais entendu parler de ces réalisateurs. Ils débutent pour la plupart et n’ont pas la notoriété d’un Woody Allen.
Douze films sont en compétition et outre ceux cités plus haut, sept films n’ont aucune tête d’affiche ou metteur en scène célèbre. Mais cela ne signifie en rien qu’ils ne valent pas le détour. Rappelons-nous le magnifique long métrage de Benh Zeitlin, Les Bêtes du sud sauvage qui en a ému plus d’un avec son univers magico-tragique ! Présenté à Deauville en 2012, il y a obtenu le Prix de la critique internationale, le Prix de la Révélation Cartier ainsi que le Grand Prix, la plus haute distinction. Pour autant, son metteur en scène était inconnu au bataillon ! Certains réalisateurs ont commencé en tournant des documentaires, d’autres des clips vidéo. Tous, ont débuté avec des critiques élogieuses, obtenant divers prix dans de prestigieux festivals, des nominations ou encore des bourses.
En cette semaine de festival, ils nous feront rentrer dans leur univers. Univers assez complexe et dur en cette 39ème édition ! Dans A Single Shot, John Moon, un chasseur, tire accidentellement sur une jeune femme et se retrouve dans une sombre affaire de billets verts. All is Lost et Lily (de Matt Creed) parlent de la mort, quand deux personnages semblent n’avoir d’autres choix que de se résigner à quitter notre monde. Breath In et Short Term 12 (de Destin Cretton) nous montrent des hommes en proie avec leurs démons quand, dans Blue Ruin de Jeremy Saulnier et Sweetwater (Shérif Jackson dans le titre original), les protagonistes sont habités d’une âme vengeresse. Pour le reste, il est question de justice dans Ain’t Them Bodies Saints (Les amants du Texas en version originale) tout comme dans Fruitvale Station de Ryan Coogler, basé sur une histoire vraie et dans The Retrieval de Chris Eska qui se déroule pendant la Guerre de Sécession. Enfin, la famille Parker a un lourd secret dans We Are What We Are de Jim Mickle et nous suivons les pérégrinations de Ricky, adolescent autiste du Queens dans Stand Clear of the Closing Doors de Sam Fleischner. Que de diversité ! En voilà des sujets complexes… Cela promet d’intenses moments devant l’écran ! Des longs métrages qui, on en est certain, donneront matière à réflexion. Le compte à rebours est lancé.
Caroline Vincent