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affiche 28 Festival du cinéma de Sarlat

28 Festival du cinéma de Sarlat

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Du 12 au 16 novembre 2019 

Cette année le festival marque un passage important avec son nouveau délégué, Jean-Raymond Garcia. Il s’appuie sur son passé prestigieux depuis 1991, réunissant public, professionnels, et son cœur palpitant, les lycéens de France et de Navarre. C’est en 1991 que Joëlle Bellon lance cette idée de réunir chaque année nos chères têtes blondes se préparant à l’option cinéma du Bac. Peu à peu, le festival trouve ses marques, tout en conservant son esprit bon enfant des premiers jours. Depuis 2010, Pierre-Henri Arnstam préside à sa destinée. Il évolue, tout en préservant son esprit passionné, passionnant, enthousiaste, et ce mélange de rencontres avec des équipes et une programmation tour du monde, riche en promesses de découverte. C’est ainsi que les rues de Sarlat, fortes d’un passé historique important, lieux de tournage incontournables, prennent les couleurs et l’énergie de la jeunesse pendant cinq jours.

Les petits soleils d’automne ne s’étonnent plus des caméras saisissant un instant de vie imaginaire. Cette volonté d’accompagnement, de transmission, de découverte, trouve un terreau propice. Comme le dit le nouveau délégué, Jean-Raymond Garcia. « Moi-même, je fais partie des spectateurs venus au cinéma grâce à des passeurs, aussi bien des enseignants, des professionnels, que le Ciné-club programmé à la télévision publique. » Cette année, c’est une réalisatrice qui nous a quittés il y a peu, Agnès Varda, qui sera à l’honneur. Quel meilleur lien de passage pour cette édition de transition ? Elle n’oubliait jamais la jeunesse dans sa façon de transmettre. Elle était à la fois mentor, éveil de conscience, ce guide qui vous pousse à aller plus loin. C’est ce rien qui, sans vous le dire, vous éveille au cinéma, au regard vers l’autre. On redécouvrira le film inscrit au Bac,  Cléo de 5 à 7. Agnès Varda faisait déjà preuve, en1961, de modernité et osait des choix de sujets difficiles. À l’heure d’un cinéma hyper réaliste, nous redécouvrons aujourd’hui toute l’importance, l’influence d’Agnès Varda.

Nourri au cinéma de quartier, ces vieux westerns, péplums, films de genre abreuvant ma cinéphilie, ce sont pourtant deux chocs visuels qui m’amèneront au métier de critique, O Cangaceiro du Brésilien Lima Barreto, et Sans toi ni loi d’Agnès Varda. Elle aimait dire : « Je ne veux pas montrer, mais donner l’envie de voir ».  C’est cette curiosité  qui nous entraine à pousser la porte de la salle obscure quand se joue une autre histoire d’ici et d’ailleurs. C’est elle qui ranime le cœur triste, éveille la conscience, entre plaisir, quête, apprentissage et transformation profonde. Le cinéma devient bien plus qu’un phénomène de foire, entre art et technologie. C’est bien ce que nous propose le délégué Jean-Raymond Garcia, à travers une sélection ouverte, diversifiée, et mixte.

Il mêle film populaire et indépendance d’esprit et de création. La salle devient un lieu de partage, de rencontres, et de débats. Les héros tombent et se relèvent plus forts qu’avant pour affronter le monde. Personnages sombres, torturés, ils sont souvent en quête d’un idéal, d’un rêve, d’amour, pour ne pas mourir. Signataire de la charte d’égalité, c’est une réalisatrice qui ouvre les festivités avec Proxima. Il me semble qu’il n’avait pas attendu ce 50/50 pour donner la parole aux actrices, réalisatrices, productrices depuis des années. Il n’oublie pas son territoire, riche en paysages cinématographiques, continuant son travail avec les collectivités et associations locales. Le 28e festival du film de Sarlat annonce une belle saison, pleine de promesses d’une aube nouvelle.

 Patrick Van Langhenhoven

Crédit Images Festival de Sarlat et Internet